Le guide de l’hypersensibilité pour la comprendre et en faire une force

Par­fois, tu as l’im­pres­sion d’être trop. Trop sen­si­ble, trop triste, trop joyeux, trop effrayé·e, trop en colère… Tes émo­tions, tes sen­sa­tions, tout est exac­er­bé. C’est usant. Et le pire, c’est que les gens ne com­pren­nent pas. Ils trou­vent que juste­ment, tu en fais trop… Et ils ne te pren­nent pas au sérieux.

Et si tu n’é­tais pas trop ?

Et si tu étais sim­ple­ment plus ?

Et si tu pou­vais trans­former ce fardeau en richesse ?

Dans les min­utes qui suiv­ent, tu décou­vri­ras l’hy­per­sen­si­bil­ité : ce que c’est, si tu l’as, et la stratégie que je te pro­pose pour vivre une belle vie dans ce monde trop vio­lent pour toi.

Clique ici pour pass­er directe­ment au test d’hy­per­sen­si­bil­ité.


Plan de l’ar­ti­cle


Être hypersensible, c’est un fardeau lourd à porter…

Femme seule l'air triste dans un bâtiment désaffecté - Hypersensible et hypersensibilité

Le décalage

Dans notre société où mon­tr­er ses émo­tions est un signe de faib­lesse, les hyper­sen­si­bles doivent appren­dre à réfrén­er leurs réac­tions jugées trop fortes : quand on mon­tre trop ses émo­tions, on n’est pas pris·e au sérieux.

Les gens ne te com­pren­nent pas, trou­vent que tu en fais trop. Et toi tu ne com­prends pas que les gens ne réagis­sent pas à des choses qui te parais­sent essen­tielles !

C’est cette incom­préhen­sion mutuelle qui fait grandir le sen­ti­ment de décalage, le sen­ti­ment d’être trop.

La souffrance

Les hyper­sen­si­bles souf­frent de ce décalage. Et étant ce qu’ils sont, ils en souf­frent beau­coup.

Ils souf­frent de leurs émo­tions néga­tives qui leur font si mal, mais aus­si de leurs émo­tions pos­i­tives qu’ils ne sont pas libres d’ex­primer, parce qu’elles sont trop fortes.

Ils souf­frent des cri­tiques, qui leur vont droit au coeur.

Ils souf­frent pour les autres, par empathie.

Surtout, ils souf­frent de voir tant de gens souf­frir et tant d’autres s’en foutre.

Le besoin de sens

L’in­jus­tice, l’hypocrisie et l’in­co­hérence leur don­nent envie de vom­ir.
Et quand on ressent si fort les choses, c’est nor­mal de vouloir don­ner un sens à tout ça. On a tous besoin de sens. Alors quand on est hyper­sen­si­ble, ce besoin est d’au­tant plus fort.

Avoir un ÉNORME besoin de sens, quand les gens autour de toi ont un cer­tain besoin de sens, ça rajoute au sen­ti­ment de décalage… Mais ce besoin de sens peut aus­si être un for­mi­da­ble moteur. Il peut les pouss­er à agir pour ce qui leur sem­ble juste, avec une énergie impres­sion­nante.


Es-tu hypersensible ? Le test d’hypersensibilité de Elaine N. Aron


Le test d’hy­per­sen­si­bil­ité de Elaine Aron est aus­si disponible ici.


Alors c’est quoi finale­ment être hyper­sen­si­ble ?

Hypersensibilité : définition

Un grand merci à Elaine Aron

C’est cette psy­cho­logue améri­caine, Elaine Aron, qui a intro­duit le con­cept en 1996 :

L’hy­per­sen­si­bil­ité, c’est le fait d’être beau­coup plus sen­si­ble que la moyenne : une sen­si­bil­ité de tes cinq sens et une sen­si­bil­ité aux émo­tions, les tiennes et celles des autres.

Ce n’est pas une mal­adie. C’est une car­ac­téris­tique de ton fonc­tion­nement et de ta per­son­nal­ité. Il n’y a rien de mau­vais chez toi. Tu mérites autant d’amour, de con­sid­éra­tion et de respect que les autres.

Si tu es hyper­sen­si­ble, sach­es que tu n’es pas tout·e seul·e :Selon Elaine Aron, les hyper­sen­si­bles com­posent env­i­ron 20% de la pop­u­la­tion et 70% des hyper­sen­si­bles sont intro­ver­tis. Bien sûr chaque hyper­sen­si­ble a une sen­si­bil­ité plus ou moins grande, dont la nature peut vari­er : il y a trois types d’hy­per­sen­si­bil­ité, qu’on ver­ra ensuite.

L’hy­per­sen­si­bil­ité est liée à la façon dont leur cerveau gère l’in­for­ma­tion :

Démesuré, mais pas disproportionné

En 1 sec­onde, le cerveau d’un·e hyper­sen­si­ble capte et inter­prète bien plus d’in­for­ma­tions sur son envi­ron­nement que celui des autres. C’est comme s’ils avaient un plus grand enton­noir sen­soriel que les autres.Les infor­ma­tions que l’on captent de notre envi­ron­nement engen­drent des réac­tions émo­tion­nelles. C’est le cas de l’empathie notam­ment : je sens que mon ami est triste, alors je suis triste à mon tour.

Chez un non hyper­sen­si­ble :

Chez un hyper­sen­si­ble :

Quan­tité d’in­for­ma­tion A
-> Réac­tion émo­tion­nelle B
Quan­tité d’in­for­ma­tion 10A
-> Réac­tion émo­tion­nelle 10B

Chez un hyper­sen­si­ble, il y a un coef­fi­cient mul­ti­pli­ca­teur bien plus grand, par exem­ple ici x10.

La réac­tion sera démesurée par rap­port à ce que les gens ont l’habi­tude de voir, c’est vrai. Mais elle ne sera pas dis­pro­por­tion­née, le coef­fi­cient mul­ti­pli­ca­teur sera sim­ple­ment plus grand.

Pour que tu réalis­es l’am­pleur de ce que ça implique, on va voir tout de suite un exem­ple du quo­ti­di­en.


Un soupir qui fait des ravages…

Voyons donc ce qu’il se passe dans ta tête si tu es hyper­sen­si­ble ou non, pour une même sit­u­a­tion. Je grossis un peu le trait, mais ça reste très représen­tatif :

Tu es avec tes col­lègues, en pause.
Tu dis quelque chose et au même moment, quelqu’un à côté de toi lâche un léger soupir.


Ce qu’il se passe dans ta tête, si tu n’es pas du tout hypersensible

Tu te deman­des s’il est de mau­vaise humeur. Tu te dis peut-être que tu l’en­nuies. Ou pas… Peut-être qu’il res­pi­rait sim­ple­ment. Et puis tu pass­es à autre chose.

Ce qu’il se passe dans ta tête, si tu es hypersensible…

Si tu es hyper­sen­si­ble, tu vas enten­dre son soupir, spon­tané­ment déchiffr­er ses mim­iques et ses gestes pour voir com­ment il se sent, et au même moment te deman­der :

  1. S’il est de mau­vaise humeur parce qu’il s’est engueulé la veille avec sa copine, sim­ple sup­po­si­tion, parce que la semaine d’a­vant tu les avais vus dis­cuter de vacances et tu savais qu’ils n’avaient pas les mêmes des­ti­na­tions en tête, là les vacances approchent, et sa copine avait levé les yeux au ciel quand ils en dis­cu­taient…
  2. Ou si tu le soûles, parce que la dernière fois que vous aviez eu une con­ver­sa­tion sim­i­laire, il avait aus­si soupiré, du coup tu te deman­des si peut-être tu par­les trop de ce sujet, ou tu te pos­es trop de ques­tions et ça le soûle. D’ailleurs si ça se trou­ve il ne t’aime même pas mais n’ose pas te le dire…
  3. Ou s’il est stressé par rap­port à la présen­ta­tion d’a­vance­ment du pro­jet qu’il doit don­ner demain, parce que tu as cru com­pren­dre qu’il avaient du retard puis tu as vu pass­er dans les couloirs le man­ag­er qui va l’é­val­uer, et il avait pas l’air com­mode.

Et quelque soit ton inter­pré­ta­tion, tu seras agité·e comme lui parce que tu éponges toutes les émo­tions des autres :

  1. Soit tu seras préoccupé·e pour lui parce qu’il est peut-être en froid avec sa copine.
  2. Soit tu seras triste par peur qu’il ne t’aime pas.
  3. Soit tu seras stressé·e pour sa présen­ta­tion.
 

Et tout ça, ça vient d’un LÉGER soupir. Si ça se trou­ve… il res­pi­rait juste ! Alors quand les signes sont plus évi­dents… je te dis pas la galère. Nous les hyper­sen­si­bles, par principe, on se com­plique la vie 😉

Dans cet exem­ple, j’ai pris le cas d’un hyper­sen­si­ble qui avait tous les types de sen­si­bil­ité. Mais la nature de l’hy­per­sen­si­bil­ité peut vari­er d’un indi­vidu à l’autre :


Les 3 types d’hypersensibilité

Être hyper­sen­si­ble, c’est avoir une, deux, ou trois des hyper­sen­si­bil­ités suiv­antes. Per­so, je com­bine les trois types :

  1. L’hy­per­é­mo­tiv­ité -> des émo­tions démesurées
  2. L’hy­per­em­pathie -> une empathie trop affutée
  3. L’hy­per­esthésie -> des sen­sa­tions exac­er­bées

Ce mod­èle est plus par­lant, parce qu’il per­met d’ex­pli­quer des vari­a­tions de fonc­tion­nement entre les hyper­sen­si­bles.


Hyperémotivité : l’hypersensibilité émotionnelle

Garçon qui pleure - Hypersensible / hypersensibilité

C’est sans doute la plus con­nue, et c’est à celle-ci qu’on pense spon­tané­ment quand on pense à l’hy­per­sen­si­bil­ité : toutes les émo­tions sont exac­er­bées.

  • Ils pleurent facile­ment : de joie, de tristesse, de colère, de peur, de rage. On dit qu’ils ont les larmes au bord des yeux, et c’est vrai.
  • Ils sont très sen­si­bles à la cri­tique et très sus­cep­ti­bles, ce qui n’est pas tou­jours facile à gér­er, pour eux comme pour leur entourage.
  • Ils réagis­sent très fort à l’in­jus­tice, à l’a­ban­don, à l’hypocrisie, à l’in­co­hérence, et ne com­pren­nent pas quand les autres ne réagis­sent pas.

Être hyper­é­mo­tif, c’est vivre con­stam­ment des mon­tagnes russ­es émo­tion­nelles : on passe par des bas bien en deçà du ras des paque­rettes, et par des hauts bien au-dessus du Mont Ever­est.

12 conseils pour mieux gérer tes montagnes russes émotionnelles

Tu es hyper­é­mo­tif / hyper­é­mo­tive ?

Clique sur le bou­ton pour mieux gér­er tes émo­tions. 


Hyperempathie : l’hypersensibilité aux autres

Être hyper­em­pathique, c’est être une éponge émo­tion­nelle qui absorbe con­stam­ment les émo­tions des autres, même incon­sciem­ment.

C’est l’hy­per­sen­si­bil­ité qui est la plus forte chez moi. Je ramasse tous les déchets émo­tion­nels des autres :
Par­fois, je me sens mal et je ne sais pas pourquoi. Je mets des heures à évac­uer l’é­mo­tion qui me dérange, pour finale­ment réalis­er que j’ai absorbé l’a­gres­siv­ité de la per­son­ne qui était de mau­vaise humeur dans le métro… Yes.

Les hyper­em­pathiques ont une très grande empathie qu’ils n’ar­rivent pas à met­tre en pause :

  • Les gens se con­fient spon­tané­ment à eux : leurs amis, mais aus­si des incon­nus qui leur débal­lent dès la pre­mière ren­con­tre leur vie émo­tion­nelle. Je ne compte plus le nom­bre de per­son­nes qui m’ont dit “Tu es le pre­mier ou le deux­ième à qui je dis ça.”.
  • Ils ressen­tent très fort les émo­tions des autres, et peu­vent se sen­tir sub­mergés par tous les prob­lèmes qu’on leur con­fie : leur empathie est telle que les prob­lèmes des autres devi­en­nent les leurs. Tu prob­le­ma es mi prob­le­ma, comme dit le fameux proverbe.
  • La pau­vreté, l’in­jus­tice et la souf­france leur sont insup­port­a­bles. Ils n’ar­rivent pas à ne pas y penser et faire l’autruche. Ils sont scan­dal­isés par l’in­sen­si­bil­ité des autres à ces prob­lèmes et ont beau­coup de mal à défendre calme­ment ces caus­es.


Hyperesthésie : l’hypersensibilité sensorielle

Les deux hyper­sen­si­bil­ités précé­dentes con­cer­naient les émo­tions, l’hy­per­esthésie quant à elle est l’hy­per­sen­si­bil­ité des sens :

  • Leurs sens sont décu­plés, et cer­taines sen­sa­tions les fer­ont réa­gir comme si on met­tait du sel et du jus de cit­ron sur une plaie ouverte. Le sim­ple fait d’imag­in­er cette scène fera sûre­ment réa­gir les hyper­esthètes. C’est le cas notam­ment de cer­tains sons, tex­tures ou odeurs : le sim­ple fait d’imag­in­er touch­er de la craie, ou frot­ter une fourchette dans une casse­role en métal me fait fris­son­ner.
  • Les envi­ron­nements très stim­u­lants sen­sorielle­ment avec beau­coup de lumières, de mou­ve­ment, de gens et de bruit les épuisent. Notam­ment les con­certs, les boîtes de nuit, les trans­ports en com­mun, les super­marchés, les mag­a­sins pen­dant les sol­des, les open space… la foule en général.
  • Cette vague de sen­sa­tions inin­ter­rompues peut les pouss­er à se réfugi­er dans leur men­tal pour se pro­téger en met­tant un mur entre eux et le monde envi­ron­nant. Ils ont besoin d’en­vi­ron­nements calmes où ils peu­vent repos­er leurs sens afin de se ressourcer.

Ma copine est par­ti­c­ulière­ment hyper­esthète : chaque fois qu’elle entend un bruit un peu fort, elle sur­saute. Il se trou­ve qu’on a vécu en coloc avec un ami qui ren­trait sou­vent dans une pièce en cri­ant “Salu­u­u­ut les amis !!!”, du coup elle sur­sautait à chaque fois… 😄


Je suis un mec hypersensible, et je ne changerais pour rien au monde

Quand j’é­tais bébé, ma mère m’avait mis à garder à la crèche… Un soir, en venant me chercher, une des dames lui a dit que j’é­tais très sen­si­ble : quand un autre bébé pleu­rait, je me met­tais aus­si à pleur­er.
Les pau­vres dames… Je leur don­nais 2x plus de boulot !

À ce moment, ma mère s’est dit que je n’al­lais pas avoir une vie facile. Très jeune, elle m’a dit que j’é­tais hyper­sen­si­ble, et que c’é­tait une faib­lesse. Aïe.

Mais pour une rai­son incon­nue, je lui ai tenu tête. J’ai décidé de ne pas la croire.
Du haut de mes trois pommes, je me suis con­va­in­cu du con­traire :

Non, c’est une force. Et tu vas voir…
Garçon qui crie dans un micro - Homme hypersensible

Cette con­vic­tion m’a sauvé.

De la pri­maire au lycée, quand je me fai­sais harcel­er, quand je me retrou­vais isolé, quand j’é­tais dés­espéré… Aus­si douloureuses qu’é­taient mes émo­tions, je savais qu’elles allaient pass­er, que plus tard ça irait mieux, et surtout que c’é­tait le prix à pay­er pour ressen­tir de la joie et de l’amour bien plus forts.

Parce que quand on vit les choses à 200%, on vit tout à 200% : la peur, la tristesse, la colère… mais aus­si la joie, l’amour, la con­nex­ion. On est plus sou­vent touché ou émer­veil­lé.

Un jour peut-être, tu ver­ras que ton hyper­sen­si­bil­ité est une immense richesse :

  • Elle te per­met de vivre les choses avec plus d’in­ten­sité, et ça vaut le coup.
  • Ton empathie te per­met de con­necter avec les autres à un niveau insoupçon­né.
  • Ton imag­i­na­tion débor­dante te pousse à créer, pour ton bon­heur et celui des autres.

L’hy­per­sen­si­bil­ité peut être une énorme richesse comme un gigan­tesque fardeau. Quand tes sens et tes émo­tions sont décu­plés, c’est pour le meilleur et pour le pire. Et quand le pire répond plus sou­vent à l’ap­pel que le meilleur, c’est nor­mal d’en avoir marre.

Aujour­d’hui, je n’échang­erais mon hyper­sen­si­bil­ité pour rien au monde. Mais ça, c’est parce que j’ai su me con­stru­ire une bulle qui me pro­tège et me nour­rit en suiv­ant la stratégie suiv­ante :


La stratégie de la bulle (ou comment se protéger du monde extérieur)

Bulle de savon - La stratégie de la bulle, ou comment se protéger quand on est hypersensible

Le monde extérieur étant trop vio­lent pour toi, je te pro­pose de te con­stru­ire ta bulle. Cette bulle, c’est là où tu pass­es la majorité de ton temps :

  • Tu peux tra­vailler sur tes pro­jets sans que les agres­sions du monde extérieur vien­nent te ralen­tir. 
  • Tu peux te ressourcer après une con­fronta­tion au monde extérieur.
  • Tu peux appren­dre calme­ment à être plus solide quand tu te con­frontes au monde extérieur.
  • Tu peux aider ceux dans le besoin depuis ta bulle, sans être paralysé·e par leur souf­france.

Ta bulle te per­met d’u­tilis­er tes forces sans être diminué·e par tes faib­less­es.
Et quand tu en sors, tu le fais intel­ligem­ment pour ne pas per­dre con­tact avec la réal­ité, tout en con­tin­u­ant de te pro­téger.

Sans plus atten­dre, voici les étapes pour suiv­re cette stratégie.


1. Repérer tes déclencheurs

Cer­tains types d’événe­ments, de per­son­nes ou de sen­sa­tions vont faire réa­gir très forte­ment ton hyper­sen­si­bil­ité : ce sont tes déclencheurs (ou trig­gers en anglais). Pour que ta bulle soit effi­cace, tu dois savoir de quoi elle doit te pro­téger en pri­or­ité.

Les déclencheurs de l’hyperémotivité :

Cer­taines sit­u­a­tions ravivent des blessures de l’en­fance qui sont restées ouvertes. Pren­dre con­science de tes blessures et de com­ment elles te gou­ver­nent peut t’aider à t’en détach­er.

De même si la vio­lence te révolte, qu’elle soit réelle ou fic­tive, tu as tout intérêt à éviter la vio­lence dans la fic­tion et même arrêter de suiv­re l’ac­tu­al­ité. Com­plète­ment.

Clique ici pour mieux vivre ton hyper­é­mo­tiv­ité. 

Les déclencheurs de l’hyperempathie :

Si tu es hyper­em­pathique, je te con­seille égale­ment d’ar­rêter de suiv­re l’ac­tu­al­ité. Tu gag­n­eras en sérénité, et tu ne rat­eras rien d’essen­tiel. Comme le dit Nas­sim Taleb : l’in­for­ma­tion impor­tante trou­ve tou­jours son chemin jusqu’à toi

Comme tu as ten­dance à absorber les émo­tions des autres, tu te sen­ti­ras d’au­tant mieux si tu fuis les per­son­nes néga­tives. Toute per­son­ne qui te fait te sen­tir mal n’est pas bonne pour toi.

C’est égale­ment le cas de ceux qui prof­i­tent de ton empathie pour se servir de toi.

Les déclencheurs de l’hyperesthésie :

Je te par­lais des tex­tures, sons et odeurs qui font grin­cer les hyper­esthètes… Ceux-ci sont bien sûr à éviter. Mais de manière générale, toute stim­u­la­tion sen­sorielle trop forte est à éviter parce qu’elle va engen­dr­er une grande fatigue.

Au quo­ti­di­en, repère les sit­u­a­tions qui t’épuisent et cherche des alter­na­tives qui te con­vi­en­nent mieux. Par exem­ple porter des bou­chons d’or­eille de musi­cien, tamiser la lumière, éviter la foule, etc…


2. Construire une bulle bienveillante et stimulante

Ta bulle a trois util­ités prin­ci­pales :

  1. Te pro­téger
  2. Te ressourcer
  3. Te stim­uler

Le but des deux pre­miers est que tu te sentes bien au quo­ti­di­en, le but du troisième est que cette sérénité et cette pos­i­tiv­ité te per­me­t­tent d’a­vancer plus rapi­de­ment dans la bonne direc­tion. Plus rapi­de­ment que si tu étais con­stam­ment agressé·e par le monde extérieur.

Pour ça, il y a une philoso­phie qui m’aide beau­coup : le min­i­mal­isme. Moins mais mieux.
Le principe c’est d’élim­in­er tout ce qui ne par­ticipe pas à ton bon­heur, tout ce qui ne t’est pas utile, et de ne garder que l’essen­tiel.

Avec trop, on se perd. Avec moins, on se trou­ve.

Tchouang Tseu

Ce grand tri dans ta vie con­cerne tes objets, mais pas que :

  • Tes rela­tions : con­cen­tr­er tes efforts sur ceux qui te les ren­dent.
  • Tes sources d’in­for­ma­tions : con­som­mer ce qui te stim­ule et t’aide à avancer plutôt que ce qui te paral­yse et te déprime.
  • Tes loisirs : utilis­er ton temps sur les activ­ités qui t’ap­por­tent le plus de bon­heur.
  • Tes dépens­es : réduire les dépens­es inutiles et con­cen­tr­er ton argent sur ce qui t’ap­porte vrai­ment du bon­heur.
  • Tes objec­tifs : te lim­iter à un ou deux objec­tifs simul­tanés qui te motivent vrai­ment.
  • Ton développe­ment per­son­nel : inve­stir tes ressources pour dévelop­per les 3 com­pé­tences clés qui te faciliteront la vie.
  • Tes objets : garder unique­ment ceux qui te ren­dent heureux·se ou te sont très Ciu­tiles.

Ci-dessous, tu peux aller plus en pro­fondeur sur trois points par­ti­c­uliers :

Tes relations et sources d’informations :

Étant hyper­sen­si­ble, les émo­tions qui t’en­tourent t’af­fectent énor­mé­ment.

Ton envi­ron­nement sen­soriel quo­ti­di­en va influ­encer ton humeur : un joli nid cosy et récon­for­t­ant, bien décoré et isolé fera des mer­veilles.

Les gens qui com­posent ton quo­ti­di­en fer­ont aus­si la dif­férence :

On est la moyenne des 5 per­son­nes avec qui on passe le plus de temps.

Jim Rohn

Si tu es entouré·e de per­son­nes néga­tives, ça va te plomber.
Mais l’amour et la joie sont égale­ment con­tagieux, et si tu t’en­toures de gens for­mi­da­bles, posi­tifs, bien­veil­lants et stim­u­lants, ton bon­heur va décoller.

Ça vaut pour les émo­tions pos­i­tives, mais aus­si pour le fait de s’amélior­er. Si ceux qui t’en­tourent ont atteint les objec­tifs que tu pour­su­is, ou les pour­suiv­ent aus­si, tu mul­ti­plies tes chances d’y arriv­er :

  • Est-ce qu’ils ont des objec­tifs sim­i­laires aux tiens ?
  • Est-ce qu’ils ont plus ou moins la même hiérar­chie de valeurs que toi ?
  • Est-ce qu’ils cherchent à être cohérents avec leur pro­pres valeurs ?

Tout ce qui précède vaut égale­ment pour tes sources d’in­for­ma­tions. Aujour­d’hui dans le con­tenu que je con­somme :

  • Je priv­ilégie les livres aux arti­cles, et les arti­cles en pro­fondeur aux arti­cles courts.
  • Je priv­ilégie les longs pod­casts / livres audio / doc­u­men­taires aux vidéos YouTube.
  • Je priv­ilégie les for­ma­tions au con­tenu gra­tu­it.
  • Je ne con­somme régulière­ment que 4 blogs et chaines YouTube dif­férents.

Pour résumer, je priv­ilégie la qual­ité à la quan­tité et la pro­fondeur à l’in­stan­ta­né.

Tes valeurs :

Quand on est hyper­sen­si­ble, on souf­fre facile­ment en voy­ant les mal­heurs du monde. Mais on dit aus­si que l’ac­tion est le meilleur remède con­tre la dépres­sion :

  • Est-ce que tu cherch­es à être plus cohérent·e avec tes pro­pres valeurs ?
  • Est-ce que tu fais quoi que ce soit pour ren­dre le monde un peu meilleur ?

Ça me tuait de penser à la souf­france des ani­maux. Mais je con­tin­u­ais de les manger, et donc je con­tin­u­ais de les tuer. J’é­tais très inco­hérent. Alors quand je suis devenu végé­tarien, puis végan, cette cohérence m’a libéré. Je sais que je fais de mon mieux. Main­tenant, je peux tenir mon chat dans mes bras et lui dire en pen­sant à tous les ani­maux :

Je ne te fais plus de mal.

Ceci étant dit, priv­ilégie les pro­jets où tu peux réduire au min­i­mum les moments où tu seras directe­ment confronté·e à la souf­france des autres et faire le max­i­mum dans un envi­ron­nement pro­tégé. Sinon, tu risques de faire un burn-out d’empathie et être telle­ment mal que tu ne pour­ras plus aider qui que ce soit. Self love first.

Tu peux aider ceux dans le besoin depuis ta bulle, sans être paralysé·e par leur souf­france.

Tes compétences :

Finale­ment, cette bulle est comme un bac à sable.

Tu peux dévelop­per tes com­pé­tences dans un envi­ron­nement bien­veil­lant, entouré·e de tes amis, pour pro­gress­er en toute con­fi­ance.

Mais si tu ne cherch­es pas à pro­gress­er et t’ou­vrir au monde extérieur, tu risques de t’en­lis­er dans ton con­fort et ne plus jamais en sor­tir. D’où la néces­sité de te con­fron­ter aus­si au monde réel.


3. Confronter ta réalité au monde extérieur

Sortir de sa bulle quand on est hypersensible - Ampoule face à un paysage

Si tu te coupes du monde, tu te coupes de ton empathie.
C’est nor­mal de vouloir étein­dre ton empathie, de vouloir arrêter de souf­frir. Je l’ai fait, alors je com­prends. Le prob­lème, c’est qu’en se coupant des prob­lèmes des autres, on se coupe de la réal­ité :

  • Soit on pense qu’on est seul·e à souf­frir, et on devient aigri.
  • Soit on pense que tout va bien dans le meilleur des mon­des, et on devient naïf.

J’ai vu ce sché­ma se dérouler en moi. Je me suis vu devenir aigri. Me répéter que j’avais rai­son, et qu’ils avaient tort :

Ils ne peu­vent pas com­pren­dre, je suis hyper­sen­si­ble”.

Mais c’est moi qui avais tort. Peu à peu, je réalise que tout le monde souf­fre. Ça m’aide à rel­a­tivis­er mon pro­pre mal­heur. Aujour­d’hui, j’es­saie de dévelop­per une com­pas­sion plus uni­verselle en me recon­nec­tant aux besoins de tout le monde, pas juste ceux qui me ressem­blent. Bien sûr ça met du temps, mais à force, on va y arriv­er.

Ton empathie est ta plus grande force. Ne l’a­ban­donne pas.

Tu sais ce que c’est de souf­frir facile­ment alors tu com­prends d’au­tant mieux la souf­france des autres. Tu es donc bien placé·e pour défendre une cause, parce que tu com­prends bien la souf­france qui en découle.

Cette sen­si­bil­ité, c’est un don que tu peux offrir au monde. Si tu l’en­fer­mes, le monde perd un tal­ent. Il te perd toi.


Donc :

Tu peux voir ta bulle comme ta zone de con­fort. Tu y es bien, et elle te pro­tège. Mais à force de rester dedans, ça sent le ren­fer­mé. Tu étouffes.

Le meilleur exem­ple, c’est Sarah Gysler. Une hyper­sen­si­ble née en Suisse qui déperis­sait dans son quo­ti­di­en : elle ne trou­vait pas sa place dans son pays, trou­vait les gens froids et hyp­ocrites.

Sa place, elle l’a trou­vée sur la route. Un jour, elle est par­tie en sac à dos. En voy­ageant seule et sans argent, elle a vu que les gens pou­vaient aus­si être ouverts et chaleureux. Que finale­ment, l’hu­man­ité n’é­tait pas per­due. Le monde a cessé de lui paraître si dan­gereux et insen­si­ble, et elle a cessé d’avoir aus­si peur. Je te con­seille absol­u­ment son roman auto­bi­ographique : Petite. Il se lit très bien, et si tu es hyper­sen­si­ble, ça te par­lera.

Pour aér­er ta bulle, tu peux con­fron­ter tes croy­ances au monde extérieur en sor­tant de ta zone de con­fort. Par exem­ple :

  • Oser faire des choses qui te font envie, mais peur aus­si.
  • Con­fron­ter tes idées à la réal­ité en agis­sant et en par­lant à des gens d’opin­ions dif­férentes.
  • T’af­firmer, te défendre et défendre tes idées de manière non vio­lente.
  • Rester dans le moment présent et te don­ner de la com­pas­sion dans les moments dif­fi­ciles.
  • Con­necter avec les autres et te met­tre à leur place, même ceux qui te ressem­blent le moins.

C’est là que tu testes si les com­pé­tences que tu as dévelop­pée dans ta bulle sont assez solides pour te pro­téger dans le monde réel. Voici quelques exem­ples de com­pé­tences utiles pour affron­ter sere­ine­ment le monde :

  • Con­fi­ance en soi : ta capac­ité à oser et ta con­fi­ance en tes chances de réus­site
  • Self love : l’amour que tu te portes
  • Assertiv­ité et com­mu­ni­ca­tion non vio­lente : t’af­firmer tout en écoutant les autres


4. Développer ta résilience émotionnelle

Et parce que tes excur­sions dans le monde réel ne seront pas tou­jours sans accroc, c’est impor­tant que tu développes des sys­tèmes pour te don­ner de la com­pas­sion et te ressourcer. Des sys­tèmes qui t’évi­tent de rechuter dans une déprime sans fond. Par exem­ple :

  • Écrire tes émo­tions dans un jour­nal pour t’aider à les com­pren­dre.
  • Te faire des check­lists pour t’oc­cu­per de toi quand tu vas mal.
  • Méditer ou faire du sport pour évac­uer tes pen­sées néga­tives.
  • Par­ler à un·e confident·e, psy ou ami·e.
  • Écrire un bilan pour appren­dre de ce qu’il s’est passé et faire mieux la prochaine fois.

À force, tu développes ta capac­ité à te remet­tre des coups durs et aller beau­coup mieux : tu développes ta résilience émo­tion­nelle.


Après la pluie, le beau temps ☀

Enfant courant de joie sous la bruine - Hypersensible et heureux

Au quo­ti­di­en, ta bulle te nour­rit et te per­met d’a­vancer tes pro­jets en toute sérénité. Elle donne du sens à ta vie. Tu es entouré·e de gens for­mi­da­bles et vous vous tirez tous vers le haut. Ta bulle te per­met de dévelop­per des com­pé­tences que tu aigu­is­eras ensuite dans le monde extérieur. Comme si tu appre­nais à nag­er dans le petit bain, avant de tester dans le grand bain.

Quand tu sors de ta bulle, tu mets tes pro­tec­tions et tu vas explor­er le monde. Chang­er d’air. Ren­con­tr­er de nou­velles per­son­nes. Décou­vrir de nou­veaux points de vue. Voy­ager.

Quand tu en as marre, tu retournes dans ta bulle pour te ressourcer. Tu te donnes de la com­pas­sion et tu prends soin de toi. Tu débriefes, tu cherch­es à com­pren­dre ce qui s’est bien ou mal passé. Tu t’améliores.

Et petit à petit, le besoin de t’isol­er dans ta bulle se fait moins pres­sant. Bien sûr elle est tou­jours là pour te pro­téger, au cas où, mais tu en as moins besoin. Tu as appris à com­pos­er avec ton fonc­tion­nement, en dévelop­pant des com­pé­tences qui te per­me­t­tent d’être plus serein·e dans le monde extérieur.

Ton hyper­sen­si­bil­ité n’est plus un fardeau, mais une fierté.

Et tu ne chang­erais pour rien au monde… 😉


Loïc


Pour mieux vivre ton hypersensibilité…

Mes arti­cles sur les 3 types d’hy­per­sen­si­bil­ités :

-> Hyper­é­mo­tiv­ité : 12 con­seils pour gér­er les mon­tagnes russ­es émo­tion­nelles

-> Hyper­em­pathie : 8 tips pour se préserv­er des émo­tions des autres

-> Hyper­esthésie : mes 6 meilleurs con­seils pour pro­téger tes 5 sens


Et d’autres ressources qui peu­vent te faire du bien :

  • Sarah Gysler — Petite (roman auto­bi­ographique et touchant où Sarah, hyper­sen­si­ble, racon­te com­ment la route l’a sauvée)
  • Leo Babau­ta — L’art d’aller à l’essen­tiel (un livre très com­plet et facile à lire pour vivre une vie plus sere­ine, sur le min­i­mal­isme)
  • La chaine YouTube de Matt D’Avel­la (vidéos drôles et bien filmées, en anglais sur le min­i­mal­isme et la pro­duc­tiv­ité min­i­mal­iste, il a réal­isé le doc­u­men­taire Min­i­mal­ism : A Doc­u­men­tary About the Impor­tant Things)
Hypersensible : pour aller plus loin

Source des images : Unsplash

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Loïc

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  • Salut Loïc !
    En tant qu’hy­per­sen­si­ble je me suis vrai­ment bien retoru­vée dans ce que tu as écrit.
    J’adore la con­clu­sion, c’est très poé­tique et (bon c’est nor­mal) mais je trou­ve l’ar­ti­cle hypeeeeeeeeeeeer en cohérence et en écho avec l’ar­ti­cle sur le Self Love.
    Bref, j’ap­pré­cie beau­coup et ça me fait du bien de lire tout ça !

    Bisous !!!

  • Bon­jour. Dabord mer­ci de t’avoir con­fié sans filet… mer­ci pour ton mes­sage plein d’e­spoir. Ton témoignage va aider, je pense, beau­coup de gens a leur tour. on ne sait pas ton passé, ta sit­u­a­tion, ni tes pro­jets de vie. Cela reste ton jardin secret et c’est bien. Donc, le mes­sage n’est pas de dire “d’où on vient… pour aller où”, mais que tu pour­rais être mon­sieur tout le monde avec du plus : ton hyper­sen­si­bil­ité. Moi aus­si, je suis hyper­sen­si­ble et je le vis mal, jour après jour. Mon enfance a été pour le moins dure avec mes pairs. Je n’avais qu’un seul ami de mon âge et je l’ai per­du de vue. Ma mère, infir­mière, con­fron­tée à la souf­france tous les jours dans son tra­vail, me dis­ait que javais un décalage et elle refoulait mes crises d’an­goisse per­son­nels quand elles se man­i­fes­taint, en les min­imisant et un jour j’ai trou­vais la force de m’ou­vrir. Elle a alors, reje­tait ma faute de ce qu’il m’ar­rivait. Je suis loin de mes amis et de famille. Ces amis ne sont pas aus­si présents que j’aimerais. Ils ont leur vie et je ne veux pas déranger. Je me réfugie dans le tra­vail et quand je ren­tre chez moi pour me ressourcer. Je m’épuise par l’ag­i­ta­tion des voisins le jour, des aboiements des chiens la nuit. Je suis suiv­ie par un psy­chi­a­tre. On ne trou­ve pas la bonne molécule qui me con­vient. Les médica­ments me provo­quent davan­tage de fatigue, de mal-aise, de prob­lèmes de con­cen­tra­tion que j’en ai de base… je vois un psy­cho­logue, je me sens bien en fin de séance jusqu’à ce que je sois con­fron­tée dans ma vie à une musique d’une radio, une sim­ple phrase de quelqu’un qui redé­clenche des crises d’an­goisse, de la colère, de la tristesse …qui me plon­gent dans un grand désar­roi et me fais per­dre mes moyens dans ce que j’en­tre­prends. Ain­si je me reproche d’être nulle. Je me sens pathé­tique et vul­nérable et je déteste ce que je suis, ce que je ressens, ce que je représente ou pense représen­ter pour les autres. A ce moment là, j’ai des idées noires.

  • Mer­ci pour ce partage de ta vul­néra­bil­ité. Je suis touché par ton mes­sage, et j’e­spère du fond du coeur que tu sauras trou­ver les ressources, en toi et à l’ex­térieur pour aller mieux. Prends soin de toi.

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