Le guide de l’hypersensibilité pour la comprendre et en faire une force

Parfois, tu as l'impression d'être trop. Trop sensible, trop triste, trop joyeux, trop effrayé·e, trop en colère... Tes émotions, tes sensations, tout est exacerbé. C'est usant. Et le pire, c'est que les gens ne comprennent pas. Ils trouvent que justement, tu en fais trop... Et ils ne te prennent pas au sérieux.

Et si tu n'étais pas trop ?

Et si tu étais simplement plus ?

Et si tu pouvais transformer ce fardeau en richesse ?

Dans les minutes qui suivent, tu découvriras l'hypersensibilité : ce que c'est, si tu l'as, et la stratégie que je te propose pour vivre une belle vie dans ce monde trop violent pour toi.

Clique ici pour passer directement au test d'hypersensibilité.



Être hypersensible, c'est un fardeau lourd à porter...

Femme seule l'air triste dans un bâtiment désaffecté - Hypersensible et hypersensibilité

Le décalage

Dans notre société où montrer ses émotions est un signe de faiblesse, les hypersensibles doivent apprendre à réfréner leurs réactions jugées trop fortes : quand on montre trop ses émotions, on n'est pas pris·e au sérieux.

Les gens ne te comprennent pas, trouvent que tu en fais trop. Et toi tu ne comprends pas que les gens ne réagissent pas à des choses qui te paraissent essentielles !

C'est cette incompréhension mutuelle qui fait grandir le sentiment de décalage, le sentiment d'être trop.

La souffrance

Les hypersensibles souffrent de ce décalage. Et étant ce qu'ils sont, ils en souffrent beaucoup.

Ils souffrent de leurs émotions négatives qui leur font si mal, mais aussi de leurs émotions positives qu'ils ne sont pas libres d'exprimer, parce qu'elles sont trop fortes.

Ils souffrent des critiques, qui leur vont droit au coeur.

Ils souffrent pour les autres, par empathie.

Surtout, ils souffrent de voir tant de gens souffrir et tant d'autres s'en foutre.

Le besoin de sens

L'injustice, l'hypocrisie et l'incohérence leur donnent envie de vomir.
Et quand on ressent si fort les choses, c'est normal de vouloir donner un sens à tout ça. On a tous besoin de sens. Alors quand on est hypersensible, ce besoin est d'autant plus fort.

Avoir un ÉNORME besoin de sens, quand les gens autour de toi ont un certain besoin de sens, ça rajoute au sentiment de décalage... Mais ce besoin de sens peut aussi être un formidable moteur. Il peut les pousser à agir pour ce qui leur semble juste, avec une énergie impressionnante.


Es-tu hypersensible ? Le test d'hypersensibilité de Elaine N. Aron


Le test d'hypersensibilité de Elaine Aron est aussi disponible ici.


Alors c'est quoi finalement être hypersensible ?

Hypersensibilité : définition

Un grand merci à Elaine Aron

C'est cette psychologue américaine, Elaine Aron, qui a introduit le concept en 1996 :

L'hypersensibilité, c'est le fait d'être beaucoup plus sensible que la moyenne : une sensibilité de tes cinq sens et une sensibilité aux émotions, les tiennes et celles des autres.

Ce n'est pas une maladie. C'est une caractéristique de ton fonctionnement et de ta personnalité. Il n'y a rien de mauvais chez toi. Tu mérites autant d'amour, de considération et de respect que les autres.

Si tu es hypersensible, saches que tu n'es pas tout·e seul·e :Selon Elaine Aron, les hypersensibles composent environ 20% de la population et 70% des hypersensibles sont introvertis. Bien sûr chaque hypersensible a une sensibilité plus ou moins grande, dont la nature peut varier : il y a trois types d'hypersensibilité, qu'on verra ensuite.

L'hypersensibilité est liée à la façon dont leur cerveau gère l'information :

Démesuré, mais pas disproportionné

En 1 seconde, le cerveau d'un·e hypersensible capte et interprète bien plus d'informations sur son environnement que celui des autres. C'est comme s'ils avaient un plus grand entonnoir sensoriel que les autres.Les informations que l'on captent de notre environnement engendrent des réactions émotionnelles. C'est le cas de l'empathie notamment : je sens que mon ami est triste, alors je suis triste à mon tour.

Chez un non hypersensible :

Chez un hypersensible :

Quantité d'information A
-> Réaction émotionnelle B
Quantité d'information 10A
-> Réaction émotionnelle 10B

Chez un hypersensible, il y a un coefficient multiplicateur bien plus grand, par exemple ici x10.

La réaction sera démesurée par rapport à ce que les gens ont l'habitude de voir, c'est vrai. Mais elle ne sera pas disproportionnée, le coefficient multiplicateur sera simplement plus grand.

Pour que tu réalises l'ampleur de ce que ça implique, on va voir tout de suite un exemple du quotidien.


Un soupir qui fait des ravages...

Voyons donc ce qu'il se passe dans ta tête si tu es hypersensible ou non, pour une même situation. Je grossis un peu le trait, mais ça reste très représentatif :

Tu es avec tes collègues, en pause.
Tu dis quelque chose et au même moment, quelqu'un à côté de toi lâche un léger soupir.


Ce qu'il se passe dans ta tête, si tu n'es pas du tout hypersensible...

Tu te demandes s'il est de mauvaise humeur. Tu te dis peut-être que tu l'ennuies. Ou pas... Peut-être qu'il respirait simplement. Et puis tu passes à autre chose.

Ce qu'il se passe dans ta tête, si tu es hypersensible...

Si tu es hypersensible, tu vas entendre son soupir, spontanément déchiffrer ses mimiques et ses gestes pour voir comment il se sent, et au même moment te demander :

  1. S'il est de mauvaise humeur parce qu'il s'est engueulé la veille avec sa copine, simple supposition, parce que la semaine d'avant tu les avais vus discuter de vacances et tu savais qu'ils n'avaient pas les mêmes destinations en tête, là les vacances approchent, et sa copine avait levé les yeux au ciel quand ils en discutaient...
  2. Ou si tu le soûles, parce que la dernière fois que vous aviez eu une conversation similaire, il avait aussi soupiré, du coup tu te demandes si peut-être tu parles trop de ce sujet, ou tu te poses trop de questions et ça le soûle. D'ailleurs si ça se trouve il ne t'aime même pas mais n'ose pas te le dire...
  3. Ou s'il est stressé par rapport à la présentation d'avancement du projet qu'il doit donner demain, parce que tu as cru comprendre qu'il avaient du retard puis tu as vu passer dans les couloirs le manager qui va l'évaluer, et il avait pas l'air commode.

Et quelque soit ton interprétation, tu seras agité·e comme lui parce que tu éponges toutes les émotions des autres :

  1. Soit tu seras préoccupé·e pour lui parce qu'il est peut-être en froid avec sa copine.
  2. Soit tu seras triste par peur qu'il ne t'aime pas.
  3. Soit tu seras stressé·e pour sa présentation.
 

Et tout ça, ça vient d'un LÉGER soupir. Si ça se trouve... il respirait juste ! Alors quand les signes sont plus évidents... je te dis pas la galère. Nous les hypersensibles, par principe, on se complique la vie 😉

Dans cet exemple, j'ai pris le cas d'un hypersensible qui avait tous les types de sensibilité. Mais la nature de l'hypersensibilité peut varier d'un individu à l'autre :


Les 3 types d'hypersensibilité

Être hypersensible, c'est avoir une, deux, ou trois des hypersensibilités suivantes. Perso, je combine les trois types :

  1. L'hyperémotivité -> des émotions démesurées
  2. L'hyperempathie -> une empathie trop affutée
  3. L'hyperesthésie -> des sensations exacerbées

Ce modèle est plus parlant, parce qu'il permet d'expliquer des variations de fonctionnement entre les hypersensibles.


Hyperémotivité : l'hypersensibilité émotionnelle

Garçon qui pleure - Hypersensible / hypersensibilité

C'est sans doute la plus connue, et c'est à celle-ci qu'on pense spontanément quand on pense à l'hypersensibilité : toutes les émotions sont exacerbées.

  • Ils pleurent facilement : de joie, de tristesse, de colère, de peur, de rage. On dit qu'ils ont les larmes au bord des yeux, et c'est vrai.
  • Ils sont très sensibles à la critique et très susceptibles, ce qui n'est pas toujours facile à gérer, pour eux comme pour leur entourage.
  • Ils réagissent très fort à l'injustice, à l'abandon, à l'hypocrisie, à l'incohérence, et ne comprennent pas quand les autres ne réagissent pas.

Être hyperémotif, c'est vivre constamment des montagnes russes émotionnelles : on passe par des bas bien en deçà du ras des paquerettes, et par des hauts bien au-dessus du Mont Everest.

12 conseils pour mieux gérer tes montagnes russes émotionnelles

Tu es hyperémotif / hyperémotive ?

Clique sur le bouton pour mieux gérer tes émotions. 


Hyperempathie : l'hypersensibilité aux autres

Être hyperempathique, c'est être une éponge émotionnelle qui absorbe constamment les émotions des autres, même inconsciemment.

C'est l'hypersensibilité qui est la plus forte chez moi. Je ramasse tous les déchets émotionnels des autres :
Parfois, je me sens mal et je ne sais pas pourquoi. Je mets des heures à évacuer l'émotion qui me dérange, pour finalement réaliser que j'ai absorbé l'agressivité de la personne qui était de mauvaise humeur dans le métro... Yes.

Les hyperempathiques ont une très grande empathie qu'ils n'arrivent pas à mettre en pause :

  • Les gens se confient spontanément à eux : leurs amis, mais aussi des inconnus qui leur déballent dès la première rencontre leur vie émotionnelle. Je ne compte plus le nombre de personnes qui m'ont dit "Tu es le premier ou le deuxième à qui je dis ça.".
  • Ils ressentent très fort les émotions des autres, et peuvent se sentir submergés par tous les problèmes qu'on leur confie : leur empathie est telle que les problèmes des autres deviennent les leurs. Tu problema es mi problema, comme dit le fameux proverbe.
  • La pauvreté, l'injustice et la souffrance leur sont insupportables. Ils n'arrivent pas à ne pas y penser et faire l'autruche. Ils sont scandalisés par l'insensibilité des autres à ces problèmes et ont beaucoup de mal à défendre calmement ces causes.


Hyperesthésie : l'hypersensibilité sensorielle

Les deux hypersensibilités précédentes concernaient les émotions, l'hyperesthésie quant à elle est l'hypersensibilité des sens :

  • Leurs sens sont décuplés, et certaines sensations les feront réagir comme si on mettait du sel et du jus de citron sur une plaie ouverte. Le simple fait d'imaginer cette scène fera sûrement réagir les hyperesthètes. C'est le cas notamment de certains sons, textures ou odeurs : le simple fait d'imaginer toucher de la craie, ou frotter une fourchette dans une casserole en métal me fait frissonner.
  • Les environnements très stimulants sensoriellement avec beaucoup de lumières, de mouvement, de gens et de bruit les épuisent. Notamment les concerts, les boîtes de nuit, les transports en commun, les supermarchés, les magasins pendant les soldes, les open space... la foule en général.
  • Cette vague de sensations ininterrompues peut les pousser à se réfugier dans leur mental pour se protéger en mettant un mur entre eux et le monde environnant. Ils ont besoin d'environnements calmes où ils peuvent reposer leurs sens afin de se ressourcer.

Ma copine est particulièrement hyperesthète : chaque fois qu'elle entend un bruit un peu fort, elle sursaute. Il se trouve qu'on a vécu en coloc avec un ami qui rentrait souvent dans une pièce en criant "Saluuuut les amis !!!", du coup elle sursautait à chaque fois... 😄


Je suis un mec hypersensible, et je ne changerais pour rien au monde

Quand j'étais bébé, ma mère m'avait mis à garder à la crèche... Un soir, en venant me chercher, une des dames lui a dit que j'étais très sensible : quand un autre bébé pleurait, je me mettais aussi à pleurer.
Les pauvres dames... Je leur donnais 2x plus de boulot !

À ce moment, ma mère s'est dit que je n'allais pas avoir une vie facile. Très jeune, elle m'a dit que j'étais hypersensible, et que c'était une faiblesse. Aïe.

Mais pour une raison inconnue, je lui ai tenu tête. J'ai décidé de ne pas la croire.
Du haut de mes trois pommes, je me suis convaincu du contraire :

Non, c'est une force. Et tu vas voir...
Garçon qui crie dans un micro - Homme hypersensible

Cette conviction m'a sauvé.

De la primaire au lycée, quand je me faisais harceler, quand je me retrouvais isolé, quand j'étais désespéré... Aussi douloureuses qu'étaient mes émotions, je savais qu'elles allaient passer, que plus tard ça irait mieux, et surtout que c'était le prix à payer pour ressentir de la joie et de l'amour bien plus forts.

Parce que quand on vit les choses à 200%, on vit tout à 200% : la peur, la tristesse, la colère... mais aussi la joie, l'amour, la connexion. On est plus souvent touché ou émerveillé.

Un jour peut-être, tu verras que ton hypersensibilité est une immense richesse :

  • Elle te permet de vivre les choses avec plus d'intensité, et ça vaut le coup.
  • Ton empathie te permet de connecter avec les autres à un niveau insoupçonné.
  • Ton imagination débordante te pousse à créer, pour ton bonheur et celui des autres.

L'hypersensibilité peut être une énorme richesse comme un gigantesque fardeau. Quand tes sens et tes émotions sont décuplés, c'est pour le meilleur et pour le pire. Et quand le pire répond plus souvent à l'appel que le meilleur, c'est normal d'en avoir marre.

Aujourd'hui, je n'échangerais mon hypersensibilité pour rien au monde. Mais ça, c'est parce que j'ai su me construire une bulle qui me protège et me nourrit en suivant la stratégie suivante :


La stratégie de la bulle (ou comment se protéger du monde extérieur)

Bulle de savon - La stratégie de la bulle, ou comment se protéger quand on est hypersensible

Le monde extérieur étant trop violent pour toi, je te propose de te construire ta bulle. Cette bulle, c'est là où tu passes la majorité de ton temps :

  • Tu peux travailler sur tes projets sans que les agressions du monde extérieur viennent te ralentir. 
  • Tu peux te ressourcer après une confrontation au monde extérieur.
  • Tu peux apprendre calmement à être plus solide quand tu te confrontes au monde extérieur.
  • Tu peux aider ceux dans le besoin depuis ta bulle, sans être paralysé·e par leur souffrance.

Ta bulle te permet d'utiliser tes forces sans être diminué·e par tes faiblesses.
Et quand tu en sors, tu le fais intelligemment pour ne pas perdre contact avec la réalité, tout en continuant de te protéger.

Sans plus attendre, voici les étapes pour suivre cette stratégie.


1. Repérer tes déclencheurs

Certains types d'événements, de personnes ou de sensations vont faire réagir très fortement ton hypersensibilité : ce sont tes déclencheurs (ou triggers en anglais). Pour que ta bulle soit efficace, tu dois savoir de quoi elle doit te protéger en priorité.

Les déclencheurs de l'hyperémotivité :

Certaines situations ravivent des blessures de l'enfance qui sont restées ouvertes. Prendre conscience de tes blessures et de comment elles te gouvernent peut t'aider à t'en détacher.

De même si la violence te révolte, qu'elle soit réelle ou fictive, tu as tout intérêt à éviter la violence dans la fiction et même arrêter de suivre l'actualité. Complètement.

Clique ici pour mieux vivre ton hyperémotivité. 

Les déclencheurs de l'hyperempathie :

Si tu es hyperempathique, je te conseille également d'arrêter de suivre l'actualité. Tu gagneras en sérénité, et tu ne rateras rien d'essentiel. Comme le dit Nassim Taleb : l'information importante trouve toujours son chemin jusqu'à toi

Comme tu as tendance à absorber les émotions des autres, tu te sentiras d'autant mieux si tu fuis les personnes négatives. Toute personne qui te fait te sentir mal n'est pas bonne pour toi.

C'est également le cas de ceux qui profitent de ton empathie pour se servir de toi.

Les déclencheurs de l'hyperesthésie :

Je te parlais des textures, sons et odeurs qui font grincer les hyperesthètes... Ceux-ci sont bien sûr à éviter. Mais de manière générale, toute stimulation sensorielle trop forte est à éviter parce qu'elle va engendrer une grande fatigue.

Au quotidien, repère les situations qui t'épuisent et cherche des alternatives qui te conviennent mieux. Par exemple porter des bouchons d'oreille de musicien, tamiser la lumière, éviter la foule, etc...


2. Construire une bulle bienveillante et stimulante

Ta bulle a trois utilités principales :

  1. Te protéger
  2. Te ressourcer
  3. Te stimuler

Le but des deux premiers est que tu te sentes bien au quotidien, le but du troisième est que cette sérénité et cette positivité te permettent d'avancer plus rapidement dans la bonne direction. Plus rapidement que si tu étais constamment agressé·e par le monde extérieur.

Pour ça, il y a une philosophie qui m'aide beaucoup : le minimalisme. Moins mais mieux.
Le principe c'est d'éliminer tout ce qui ne participe pas à ton bonheur, tout ce qui ne t'est pas utile, et de ne garder que l'essentiel.

Avec trop, on se perd. Avec moins, on se trouve.

Tchouang Tseu

Ce grand tri dans ta vie concerne tes objets, mais pas que :

  • Tes relations : concentrer tes efforts sur ceux qui te les rendent.
  • Tes sources d'informations : consommer ce qui te stimule et t'aide à avancer plutôt que ce qui te paralyse et te déprime.
  • Tes loisirs : utiliser ton temps sur les activités qui t'apportent le plus de bonheur.
  • Tes dépenses : réduire les dépenses inutiles et concentrer ton argent sur ce qui t'apporte vraiment du bonheur.
  • Tes objectifs : te limiter à un ou deux objectifs simultanés qui te motivent vraiment.
  • Ton développement personnel : investir tes ressources pour développer les 3 compétences clés qui te faciliteront la vie.
  • Tes objets : garder uniquement ceux qui te rendent heureux·se ou te sont très Ciutiles.

Ci-dessous, tu peux aller plus en profondeur sur trois points particuliers :

Tes relations et sources d'informations :

Étant hypersensible, les émotions qui t'entourent t'affectent énormément.

Ton environnement sensoriel quotidien va influencer ton humeur : un joli nid cosy et réconfortant, bien décoré et isolé fera des merveilles.

Les gens qui composent ton quotidien feront aussi la différence :

On est la moyenne des 5 personnes avec qui on passe le plus de temps.

Jim Rohn

Si tu es entouré·e de personnes négatives, ça va te plomber.
Mais l'amour et la joie sont également contagieux, et si tu t'entoures de gens formidables, positifs, bienveillants et stimulants, ton bonheur va décoller.

Ça vaut pour les émotions positives, mais aussi pour le fait de s'améliorer. Si ceux qui t'entourent ont atteint les objectifs que tu poursuis, ou les poursuivent aussi, tu multiplies tes chances d'y arriver :

  • Est-ce qu'ils ont des objectifs similaires aux tiens ?
  • Est-ce qu'ils ont plus ou moins la même hiérarchie de valeurs que toi ?
  • Est-ce qu'ils cherchent à être cohérents avec leur propres valeurs ?

Tout ce qui précède vaut également pour tes sources d'informations. Aujourd'hui dans le contenu que je consomme :

  • Je privilégie les livres aux articles, et les articles en profondeur aux articles courts.
  • Je privilégie les longs podcasts / livres audio / documentaires aux vidéos YouTube.
  • Je privilégie les formations au contenu gratuit.
  • Je ne consomme régulièrement que 4 blogs et chaines YouTube différents.

Pour résumer, je privilégie la qualité à la quantité et la profondeur à l'instantané.

Tes valeurs :

Quand on est hypersensible, on souffre facilement en voyant les malheurs du monde. Mais on dit aussi que l'action est le meilleur remède contre la dépression :

  • Est-ce que tu cherches à être plus cohérent·e avec tes propres valeurs ?
  • Est-ce que tu fais quoi que ce soit pour rendre le monde un peu meilleur ?

Ça me tuait de penser à la souffrance des animaux. Mais je continuais de les manger, et donc je continuais de les tuer. J'étais très incohérent. Alors quand je suis devenu végétarien, puis végan, cette cohérence m'a libéré. Je sais que je fais de mon mieux. Maintenant, je peux tenir mon chat dans mes bras et lui dire en pensant à tous les animaux :

Je ne te fais plus de mal.

Ceci étant dit, privilégie les projets où tu peux réduire au minimum les moments où tu seras directement confronté·e à la souffrance des autres et faire le maximum dans un environnement protégé. Sinon, tu risques de faire un burn-out d'empathie et être tellement mal que tu ne pourras plus aider qui que ce soit. Self love first.

Tu peux aider ceux dans le besoin depuis ta bulle, sans être paralysé·e par leur souffrance.

Tes compétences :

Finalement, cette bulle est comme un bac à sable.

Tu peux développer tes compétences dans un environnement bienveillant, entouré·e de tes amis, pour progresser en toute confiance.

Mais si tu ne cherches pas à progresser et t'ouvrir au monde extérieur, tu risques de t'enliser dans ton confort et ne plus jamais en sortir. D'où la nécessité de te confronter aussi au monde réel.


3. Confronter ta réalité au monde extérieur

Sortir de sa bulle quand on est hypersensible - Ampoule face à un paysage

Si tu te coupes du monde, tu te coupes de ton empathie.
C'est normal de vouloir éteindre ton empathie, de vouloir arrêter de souffrir. Je l'ai fait, alors je comprends. Le problème, c'est qu'en se coupant des problèmes des autres, on se coupe de la réalité :

  • Soit on pense qu'on est seul·e à souffrir, et on devient aigri.
  • Soit on pense que tout va bien dans le meilleur des mondes, et on devient naïf.

J'ai vu ce schéma se dérouler en moi. Je me suis vu devenir aigri. Me répéter que j'avais raison, et qu'ils avaient tort :

"Ils ne peuvent pas comprendre, je suis hypersensible".

Mais c'est moi qui avais tort. Peu à peu, je réalise que tout le monde souffre. Ça m'aide à relativiser mon propre malheur. Aujourd'hui, j'essaie de développer une compassion plus universelle en me reconnectant aux besoins de tout le monde, pas juste ceux qui me ressemblent. Bien sûr ça met du temps, mais à force, on va y arriver.

Ton empathie est ta plus grande force. Ne l'abandonne pas.

Tu sais ce que c'est de souffrir facilement alors tu comprends d'autant mieux la souffrance des autres. Tu es donc bien placé·e pour défendre une cause, parce que tu comprends bien la souffrance qui en découle.

Cette sensibilité, c'est un don que tu peux offrir au monde. Si tu l'enfermes, le monde perd un talent. Il te perd toi.


Donc :

Tu peux voir ta bulle comme ta zone de confort. Tu y es bien, et elle te protège. Mais à force de rester dedans, ça sent le renfermé. Tu étouffes.

Le meilleur exemple, c'est Sarah Gysler. Une hypersensible née en Suisse qui déperissait dans son quotidien : elle ne trouvait pas sa place dans son pays, trouvait les gens froids et hypocrites.

Sa place, elle l'a trouvée sur la route. Un jour, elle est partie en sac à dos. En voyageant seule et sans argent, elle a vu que les gens pouvaient aussi être ouverts et chaleureux. Que finalement, l'humanité n'était pas perdue. Le monde a cessé de lui paraître si dangereux et insensible, et elle a cessé d'avoir aussi peur. Je te conseille absolument son roman autobiographique : Petite. Il se lit très bien, et si tu es hypersensible, ça te parlera.

Pour aérer ta bulle, tu peux confronter tes croyances au monde extérieur en sortant de ta zone de confort. Par exemple :

  • Oser faire des choses qui te font envie, mais peur aussi.
  • Confronter tes idées à la réalité en agissant et en parlant à des gens d'opinions différentes.
  • T'affirmer, te défendre et défendre tes idées de manière non violente.
  • Rester dans le moment présent et te donner de la compassion dans les moments difficiles.
  • Connecter avec les autres et te mettre à leur place, même ceux qui te ressemblent le moins.

C'est là que tu testes si les compétences que tu as développée dans ta bulle sont assez solides pour te protéger dans le monde réel. Voici quelques exemples de compétences utiles pour affronter sereinement le monde :

  • Confiance en soi : ta capacité à oser et ta confiance en tes chances de réussite
  • Self love : l'amour que tu te portes
  • Assertivité et communication non violente : t'affirmer tout en écoutant les autres


4. Développer ta résilience émotionnelle

Et parce que tes excursions dans le monde réel ne seront pas toujours sans accroc, c'est important que tu développes des systèmes pour te donner de la compassion et te ressourcer. Des systèmes qui t'évitent de rechuter dans une déprime sans fond. Par exemple :

  • Écrire tes émotions dans un journal pour t'aider à les comprendre.
  • Te faire des checklists pour t'occuper de toi quand tu vas mal.
  • Méditer ou faire du sport pour évacuer tes pensées négatives.
  • Parler à un·e confident·e, psy ou ami·e.
  • Écrire un bilan pour apprendre de ce qu'il s'est passé et faire mieux la prochaine fois.

À force, tu développes ta capacité à te remettre des coups durs et aller beaucoup mieux : tu développes ta résilience émotionnelle.


Après la pluie, le beau temps ☀

Enfant courant de joie sous la bruine - Hypersensible et heureux

Au quotidien, ta bulle te nourrit et te permet d'avancer tes projets en toute sérénité. Elle donne du sens à ta vie. Tu es entouré·e de gens formidables et vous vous tirez tous vers le haut. Ta bulle te permet de développer des compétences que tu aiguiseras ensuite dans le monde extérieur. Comme si tu apprenais à nager dans le petit bain, avant de tester dans le grand bain.

Quand tu sors de ta bulle, tu mets tes protections et tu vas explorer le monde. Changer d'air. Rencontrer de nouvelles personnes. Découvrir de nouveaux points de vue. Voyager.

Quand tu en as marre, tu retournes dans ta bulle pour te ressourcer. Tu te donnes de la compassion et tu prends soin de toi. Tu débriefes, tu cherches à comprendre ce qui s'est bien ou mal passé. Tu t'améliores.

Et petit à petit, le besoin de t'isoler dans ta bulle se fait moins pressant. Bien sûr elle est toujours là pour te protéger, au cas où, mais tu en as moins besoin. Tu as appris à composer avec ton fonctionnement, en développant des compétences qui te permettent d'être plus serein·e dans le monde extérieur.

Ton hypersensibilité n'est plus un fardeau, mais une fierté.

Et tu ne changerais pour rien au monde... 😉


Loïc


Pour mieux vivre ton hypersensibilité...

Mes articles sur les 3 types d'hypersensibilités :

-> Hyperémotivité : 12 conseils pour gérer les montagnes russes émotionnelles

-> Hyperempathie : 8 tips pour se préserver des émotions des autres

-> Hyperesthésie : mes 6 meilleurs conseils pour protéger tes 5 sens


Et d'autres ressources qui peuvent te faire du bien :

  • Sarah Gysler - Petite (roman autobiographique et touchant où Sarah, hypersensible, raconte comment la route l'a sauvée)
  • Leo Babauta - L'art d'aller à l'essentiel (un livre très complet et facile à lire pour vivre une vie plus sereine, sur le minimalisme)
  • La chaine YouTube de Matt D'Avella (vidéos drôles et bien filmées, en anglais sur le minimalisme et la productivité minimaliste, il a réalisé le documentaire Minimalism: A Documentary About the Important Things)
Hypersensible : pour aller plus loin

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Loïc

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  • Salut Loïc !
    En tant qu’hypersensible je me suis vraiment bien retoruvée dans ce que tu as écrit.
    J’adore la conclusion, c’est très poétique et (bon c’est normal) mais je trouve l’article hypeeeeeeeeeeeer en cohérence et en écho avec l’article sur le Self Love.
    Bref, j’apprécie beaucoup et ça me fait du bien de lire tout ça !

    Bisous !!!

  • Bonjour. Dabord merci de t’avoir confié sans filet… merci pour ton message plein d’espoir. Ton témoignage va aider, je pense, beaucoup de gens a leur tour. on ne sait pas ton passé, ta situation, ni tes projets de vie. Cela reste ton jardin secret et c’est bien. Donc, le message n’est pas de dire « d’où on vient… pour aller où », mais que tu pourrais être monsieur tout le monde avec du plus : ton hypersensibilité. Moi aussi, je suis hypersensible et je le vis mal, jour après jour. Mon enfance a été pour le moins dure avec mes pairs. Je n’avais qu’un seul ami de mon âge et je l’ai perdu de vue. Ma mère, infirmière, confrontée à la souffrance tous les jours dans son travail, me disait que javais un décalage et elle refoulait mes crises d’angoisse personnels quand elles se manifestaint, en les minimisant et un jour j’ai trouvais la force de m’ouvrir. Elle a alors, rejetait ma faute de ce qu’il m’arrivait. Je suis loin de mes amis et de famille. Ces amis ne sont pas aussi présents que j’aimerais. Ils ont leur vie et je ne veux pas déranger. Je me réfugie dans le travail et quand je rentre chez moi pour me ressourcer. Je m’épuise par l’agitation des voisins le jour, des aboiements des chiens la nuit. Je suis suivie par un psychiatre. On ne trouve pas la bonne molécule qui me convient. Les médicaments me provoquent davantage de fatigue, de mal-aise, de problèmes de concentration que j’en ai de base… je vois un psychologue, je me sens bien en fin de séance jusqu’à ce que je sois confrontée dans ma vie à une musique d’une radio, une simple phrase de quelqu’un qui redéclenche des crises d’angoisse, de la colère, de la tristesse …qui me plongent dans un grand désarroi et me fais perdre mes moyens dans ce que j’entreprends. Ainsi je me reproche d’être nulle. Je me sens pathétique et vulnérable et je déteste ce que je suis, ce que je ressens, ce que je représente ou pense représenter pour les autres. A ce moment là, j’ai des idées noires.

  • Merci pour ce partage de ta vulnérabilité. Je suis touché par ton message, et j’espère du fond du coeur que tu sauras trouver les ressources, en toi et à l’extérieur pour aller mieux. Prends soin de toi.

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