Parfois on attire les rencontres : c'est fluide, c'est simple... et parfois on semble les repousser. Pourquoi ? Quelle est cette chose qui abime nos relations... et quelle est celle qui les sublime ?
Y a-t-il une part de vérité derrière les "Sois juste toi-même" et "Les rencontres, ça vient quand tu n'attends pas" ?
La neediness ou dépendance affective est un concept qui répond à ces questions et donne des pistes pour transformer nos relations, en commençant par notre relation avec nous-même.
Imagine. Tu es à une soirée :
Au milieu de la conversation de groupe, tu remarques un homme sur le côté. Il n'a pas l'air complètement à l'aise :
Quand tu parles et que tu le regardes, son regard est un peu fuyant. Quand il fait une blague, il ne parle pas très fort, de manière à ce qu'on ne l'entende pas vraiment. Et au contraire, quand les autres en font, lui rit un peu trop fort.
La soirée avance et le groupe se sépare en plusieurs petites conversations. Tu te retrouves à discuter avec lui. Il est très gentil, mais tu ne peux pas t'empêcher de ressentir une certaine gêne :
- Il semble très vite très investi dans la relation.
- Il te pose beaucoup de questions.
- Il semble attendre tes réponses avec beaucoup d'intensité.
- Il te fait beaucoup de compliments.
- Il suggère l'idée de se revoir (et tu n'en as pas vraiment envie).
Tu finis par jeter des regards ailleurs pour communiquer non verbalement que tu veux quitter la conversation, mais lui ne semble pas comprendre. Il te tient la jambe. Heureusement, un de tes amis interrompt la conversation pour te parler, et tu réussis à t'extraire de là.
Tu viens de lire une description typique d'une personne needy (quelqu'un qui présente de la neediness). Évidemment, j'ai un peu forcé le trait. On peut être needy de 1000 manières différentes, et celle-ci en était juste une parmi tant d'autres.
J'ai été needy tellement de fois, et je suis sûr que toi aussi. L'important, c'est de s'en rendre compte, pour devenir plus indépendants émotionnellement.
Ça fera du bien à nous, à nos relations... au monde.
Qu'est-ce que la dépendance affective (ou neediness) ?
La neediness est un concept popularisé par Mark Manson dans son livre Models.
Le mot vient de needy, qui vient lui-même de l'anglais to need : avoir besoin.
La neediness - ou dépendance affective - désigne quelqu'un qui place les besoins et désirs des autres avant les siens. Ainsi, une personne needy va prioriser l'image que les autres ont d'elle, par rapport à ses propres besoins, désirs et valeurs.
Elle a tellement besoin de validation, de reconnaissance, d'estime de soi et de confiance en elle qu'elle sera prête à plier ses principes et ses autres besoins pour que tu lui donnes la validation dont elle a soif.
Avant de continuer ta lecture :
Pour clarifier la compréhension de ce fonctionnement, je décris dans cet article un archétype, qui sera inévitablement caricatural. La dépendance affective est un spectre continu, entre extrêmement dépendant et pas dépendant du tout. On se place tous quelque part entre ces deux extremum.
Tu te reconnaitras sûrement dans certaines caractéristiques et pas dans d'autres. L'essentiel n'est pas de savoir si tu corresponds à la caricature, mais bien de voir où tu es needy, pour tendre tranquillement vers plus d'indépendance émotionnelle.
La neediness se sent instinctivement et inconsciemment. C'est la nature de l'intention derrière tous tes comportements : quand tu fais quelque chose... Quelle est ton intention ?
Est-ce que tu agis inconditionnellement, simplement parce que tu en as envie, ou que ça te semble juste ?
Ou est-ce que, caché au fond, tu le fais pour te faire aimer des autres ?
Notre intention transparait dans tous nos choix, nos paroles et nos actions. Et c'est pour ça que la neediness se sent.
La forme, c'est le fond qui remonte à la surface.
Victor Hugo
Même si les gens ne vont pas se dire consciemment il ou elle est needy, ils le sentiront inconsciemment et ça aura tendance à les repousser. Heureusement, son opposé, la non neediness ou indépendance émotionnelle se ressent aussi. C'est ce dont on parle quand on dit : Il ou elle a quelque chose de spécial.
Pour que tu captes intuitivement ce dont je parle par neediness, voici deux photos du même chien, sur la première il est needy, sur la seconde il ne l'est pas :
C'est quelque chose qui est particulièrement flagrant chez les chiens. On le sent à son expression :
- D'un côté il est dans l'attente désespérée (S'il te plaît donne moi de l'amour...).
- De l'autre il fait une demande (Tu veux bien jouer avec moi ?), sans que sa vie en dépende.
Et bien pour nous autres êtres humains, c'est pareil.
Quelques exemples de dépendance affective
Quelqu'un de needy va...
- Modifier son comportement et ses paroles pour te plaire
- S'investir très vite dans votre relation, plus que dans sa relation avec lui-même
- Ne pas te dire si tu viens de franchir une de ses limites
- Vider son agenda rien que pour toi
- Ne pas assumer ses blagues
- Rire un peu trop fort à celles des autres
- Adapter ses principes aux envies des autres
- Faire l'impasse sur d'autres relations ou domaines importants dans sa vie, pour toi
- Cacher ses opinions réelles par peur de te déplaire
- Chercher à te sauver et tout faire pour toi
- Se victimiser et attendre que tu t'occupes de lui ou d'elle
- T'en vouloir si tu n'as pas répondu à ses attentes cachées
Globalement il y aura 4 composantes qui reviendront souvent :
- Non verbal : le langage non verbal du needy dégage quelque chose qui est dans l'attente de validation ou de reconnaissance, il n'est pas à l'aise ou serein.
- Investissement : quelqu'un de needy va s'investir beaucoup trop rapidement dans sa relation avec toi, aux dépens de sa relation avec lui-même ou avec d'autres domaines de sa vie.
- Authenticité : un·e needy ne va pas assumer certaines opinions ou choix de vie qui risquerait de ne pas plaire aux autres.
- Détermination : une personne needy ne saura pas ce qu'elle veut ou n'osera pas le dire, et aura tendance à se calquer sur les autres pour faire ses choix de vie.
Pourquoi est-ce que la dépendance fait fuir les autres ?
Il y a une caractéristique centrale qui pose problème. Tout le reste en découle. Le problème de la neediness, c'est qu'elle va faire adopter à la personne dépendante un comportement conditionnel et transactionnel :
Je fais ABC pour obtenir XYZ.
- Je fais des compliments pour obtenir la reconnaissance des autres.
- Je ris aux blagues des autres pour me faire apprécier d'eux.
- Je modifie mes opinions pour recevoir la validation des autres.
Et toutes les variantes.
De fait, tout le comportement d'une personne needy va être dénaturé juste pour te plaire ou t'impressionner.
Il n'est pas inconditionnellement lui-même :
Il est lui-même, à condition que tu le valides.
Résultat :
- Tu auras du mal à faire confiance à une personne needy, parce qu'elle peut changer ses plans et ses principes pour obtenir la validation de quelqu'un d'autre que toi.
- Tu auras également du mal à avoir du respect pour cette personne, puisqu'elle n'incarne pas ses valeurs et principes, mais les valeurs et principes des autres.
- Tu ne sauras pas si cette personne est authentique et si tu peux la croire, parce qu'elle ne te dira pas toujours ce qu'elle pense si ça risque de te déplaire.
- Tu ressentiras un poids sur tes épaules et sur la relation, parce que cette personne mettra des attentes, souvent inconscientes sur votre relation : l'attente que tu la valides, la respectes, lui fasses confiance.
D'où vient la dépendance affective ?
Tout comme les plantes ont besoin d'air, de nutriments et de lumière pour s'épanouir, nous, être humains, avons des besoins, psychologiques et physiologiques.
On peut avoir besoin de sécurité, d'amour, de liberté, d'autonomie, d'estime de soi, de connexion, de réalisation de soi, d'affection, d'appartenance, de confiance en nous, de contribution, de rire, de bouger, de s'amuser... la liste est longue.
Quand on est enfant, ce sont les adultes qui nourrissent nos besoins. En général, nos parents.
Puis on grandit et on apprend peu à peu à devenir autonomes :
On apprend à nourrir nos besoins, et notamment nos besoins affectifs, par nous-même ou auprès de différentes personnes, sans dépendre de l'une d'elle en particulier.
On développe ainsi notre indépendance émotionnelle.
Mais la vie n'est pas un long fleuve tranquille :
- En grandissant, on vit des traumatismes, c'est-à-dire des situations très douloureuses qui nous font perdre un peu confiance en nous ou dans le monde qui nous entoure. On développe alors des croyances limitantes qui nous font croire qu'on n'est pas capables de nourrir tel ou tel besoin par nous-même.
- Ou tout simplement, l'éducation de nos parents ne nous a pas permis de développer notre autonomie sur tel ou tel besoin, et on croit encore qu'on a besoin des autres pour le nourrir.
On devient alors needy.
La neediness se situe généralement sur un besoin en particulier :
On va être needy sur l'estime de soi, ou sur l'affection... mais pas sur tous nos besoins, heureusement.
Par exemple, pour la plupart des besoins du quotidien, on sera plutôt indépendants et ça sera serein... mais sur l'estime de soi, notre besoin sera à sec et on attendra des autres qu'ils le nourrissent. On sera alors en quête de validation de la part des autres.
Ou alors on sera needy sur le besoin d'affection, et on aura tendance à avoir une attitude de demande d'affection un peu trop grande envers les autres.
Le paradoxe de la dépendance affective
Étrangement, plus on sera needy sur un besoin, c'est-à-dire plus on attendra des autres qu'ils le nourrissent... moins ils auront envie de le nourrir.
À l'inverse, quand on ne cherchera pas l'affection ou l'admiration des autres... c'est là qu'on suscitera le plus facilement ces sentiments autour de nous.
"Ça vient quand tu ne l'attends pas."
Effectivement.
La neediness suit le phénomène de la loi de l'effort inverse : un principe théorisé par le philosophe Alan Watts.
Plus on cherche à obtenir quelque chose, moins on l'obtient...
Moins on cherche à l'obtenir, plus on l'obtient.
Ainsi :
- Plus tu cherches de l'affection auprès des autres, moins on t'en donne : ça fait désespéré et ça ne donne pas envie
- Plus tu cherches à ce qu'on te fasse confiance, plus on se méfie de ce que tu as à cacher
- Plus tu cherches de la validation, plus tu attires les critiques
- Plus tu cherches du respect, moins tu en inspires
- Plus tu cherches à être accepté, plus on te rejette
- Plus tu cherches à être admiré... aimé...
... moins ça marche.
Heureusement, l'inverse est vrai. C'est la magie de l'indépendance émotionnelle.
Dépasser sa neediness : l'indépendance émotionnelle
Nul ne peut résister au charme inhérent à celui qui sait respecter la liberté des autres. Il s'agit là d'un des plus merveilleux paradoxes existant dans les relations humaines.
André Pronovost
Si la neediness fait fuir, c'est parce qu'on a peur de perdre notre liberté en ayant quelqu'un qui dépend de nous. À l'inverse, quand l'autre est indépendant et nous laisse notre liberté, on a envie de l'aider :
Nul ne peut résister au charme inhérent à celui qui sait respecter la liberté des autres.
Ainsi, paradoxalement, c'est quand tu ne cherches pas l'affection, la confiance, l'amour, le respect ou l'admiration des autres que ceux-ci ont envie de t'en donner spontanément.
Tu plais d'autant plus que tu es à l'aise avec l'idée de ne pas plaire à tout le monde.
En développant ton indépendance émotionnelle, tu deviens davantage la personne de tes rêves : tu tends vers ton toi idéal.
Résultat :
- Tu es bien plus fier·e de toi au quotidien, et tu attends moins de validation de la part des autres vu que tu t'en donnes déjà.
- Ta vie est bien plus légère et agréable quand tu n'as rien à prouver pour te sentir digne d'être aimé·e.
- Tu as davantage à apporter à tes relations, moins d'attentes, et ça donne des relations plus apaisées, plus fluides, plus enrichissantes.
Et tant d'autres dont on parlera peut-être. Mais d'abord :
Comment devenir indépendant émotionnellement ?
Développer son indépendance émotionnelle ? Ça fait 5 ans que je me pose activement cette question et que je tente d'y répondre. Au fil de mes lectures et expérimentations, quatre points sont ressortis. Les voici.
1. Prendre conscience de ta propre neediness
Ça semble évident et je le dis quand même pour l'évacuer :
Tu ne pourras pas dépasser ta neediness si tu n'as pas conscience...
- Des situations où tu as tendance à être needy
- Des besoins sur lesquels tu n'es pas autonome
Seulement à partir de là peux-tu développer ton autonomie sur ces besoins.
Tu n'es pas destiné·e à être needy toute ta vie.
Mais tu n'es pas non plus destiné·e à l'être toute la journée :
Tu peux être needy ce matin et ultra confiant·e ce soir. Ça peut varier énormément.
La neediness souligne à quel point tu es connecté·e là maintenant à la confiance que tu peux prendre en charge tous tes besoins. Là maintenant.
Par exemple si tu fais une activité pour toi qui te met de bonne humeur et te nourrit (par exemple : tu t'offres un massage), tu peux en sortir rayonnant·e de confiance alors que tu te sentais comme une merde en y entrant... Tout dépend de comment tu te sens à l'instant T.
Ainsi, si tu prends conscience à l'instant T que tu es needy, et donc déconnecté·e de ta confiance en ta propre autonomie, il "suffit" en théorie de te reconnecter à cette confiance.
Dans les faits, si tu te rends compte que tu es needy, tu peux décider de faire une autre activité que ce que tu es en train de faire maintenant, de façon à prendre soin de toi :
- Si tu peux changer d'activité maintenant, fais le.
- Si tu ne peux pas changer d'activité tout de suite (tu es coincé·e dans une réunion par exemple), décide de faire en sortant une activité qui te fait du bien.
2. Prendre la responsabilité de tes besoins
Cette notion de responsabilité, c'est l'idée de prendre en charge tes propres besoins.
On va distinguer d'un côté nos besoins psychologiques et physiologiques, et de l'autre la manière qu'on a de les nourrir, qu'on appellera stratégie.
Besoin ≠ Stratégie pour le nourrir.
Pour un même besoin, par exemple le besoin de connexion, il existe une quasi-infinité de stratégies qui peuvent le combler.
La dépendance c'est quand on dépend d'une stratégie en particulier pour nourrir un besoin. Exemple : quand quelqu'un dit J'ai besoin de toi, il dépend de toi pour son besoin, disons de connexion.
Mais en réalité, il a besoin de connexion, pas de toi. Il peut aussi...
- Appeler ou voir un·e ami·e pour connecter avec lui
- Appeler un·e autre ami·e, ou son frère, ou sa soeur, etc...
- Écrire un journal pour se connecter à ses propres émotions
- Jouer avec son chat
- Méditer pour se connecter à soi et au monde
- Se balader en forêt pour se connecter à la nature
Et plein d'autres possibilités, qui ne dépendent que de sa créativité.
Même pour un besoin qu'on penserait très lié aux autres, la connexion, il existe des tas de manières de le combler tout·e seul·e. Des tas de stratégies.
En ayant de nombreuses stratégies à notre disposition pour nourrir un même besoin, on dépend de plein de stratégies différentes... et donc on ne dépend plus d'une seule en particulier.
Et ainsi :
On devient alors interdépendants : à tous dépendre un peu les uns des autres, on ne dépend jamais que d'une seule personne ou stratégie. L'indépendance, ce n'est donc pas tout faire tout seul. C'est développer son interdépendance.
Prendre en charge tes propres besoins, prendre la responsabilité de tes besoins, c'est donc réaliser que tu as du pouvoir d'action ici et maintenant pour agir et satisfaire tes besoins :
- Soit par toi-même en autonomie.
- Soit auprès des autres en interdépendance.
En interdépendance signifiant nourrir tes besoins auprès d'une ou plusieurs autres personnes... sans dépendre de l'une d'elle en particulier.
Prendre la responsabilité de tes besoins, c'est donc maximiser le nombre de possibilités à ta disposition pour les nourrir, et devenir proactif·ve pour les combler.
En gros, si tu as besoin de quelque chose, tu vas le chercher. Et si ça implique quelqu'un d'autre, tu lui demandes, en respectant ses besoins et ses limites. Ce n'est pas sa responsabilité de s'occuper de toi.
L'indépendance émotionnelle c'est remplir ta coupe d'amour pour qu'elle déborde, que tu n'attendes plus des autres qu'ils la remplissent pour toi, que tu aies de l'amour à revendre. Enfin, à redonner.
3. Devenir très honnête, avec toi-même et avec les autres
Pour dépasser ta neediness, à savoir le fait que tu places plus d'importance sur l'image que les autres ont de toi que sur toi... La solution est simple.
Simple, mais pas facile.
Ça demande de devenir très honnête sur tes envies, tes besoins, tes rêves.
Honnête avec les autres, certes.
Mais avant tout, honnête avec toi-même.
En disant la vérité. En la regardant en face.
Et parfois, la dire à haute voix permet de mieux la regarder en face.
Toute ta neediness est retenue sous pression, au fond de toi. Il faut qu'elle sorte, d'une manière ou d'une autre.
Mais comme un mélange Coca + Mentos... ça ne va pas toujours être agréable.
Parce que tu risques parfois de vomir tes émotions et ta dépendance sur quelqu'un d'autre. C'est ce qu'on appelle du vomi émotionnel : quand tu déverses une quantité inappropriée d'émotions sur une personne qui n'avait rien demandé (et dont tu n'étais pas si proche).
Alors certes, c'est honnête. Tu es honnête sur ta dépendance. Mais la dépendance reste ce qu'elle est. Elle fait peur, elle n'est pas attirante. Et certaines de tes relations vont en pâtir. Certaines des personnes que tu auras rencontré·es n'auront plus envie de te voir. Tu as vomi, ça les a dégoûtées.
Ce que je décris, c'est la phase pénible. En anglais, Mark Manson appelle ça la pain period.
Il va y avoir une phase de transition, cette phase pénible, où tu seras honnête mais tes relations vont moins bien marcher qu'avant. C'est normal, c'est le temps que tu évacues ta neediness.
Dire la vérité, notamment sur ta neediness, permet de la sortir, là, juste devant toi. Tu peux la regarder en face et en prendre la responsabilité, plus facilement. Parce que là devant toi, tu n'as pas d'autre choix que d'en prendre conscience.
Oui, j'ai une énorme carence en sécurité affective. Oui, j'ai eu tendance à attendre ça de la part des autres. Oui, j'ai été dépendant... Et oui, je vais y faire quelque chose.
Être honnête sur tes besoins permet peu à peu d'en reprendre la responsabilité...
... et d'avancer vers ton toi idéal.
Même si ça doit d'abord passer par une phase pénible.
Au-dessus des nuages il y a toujours le soleil.
C'est là qu'il devient important de te ménager un espace dans ta vie pour extérioriser tes émotions et ta neediness sans que ça pèse sur des personnes qui n'ont rien demandé. Une idée peut être de commencer à tenir un journal, ou de voir un·e psy :
4. Aligner ton quotidien avec ton toi idéal
Le plus tragique dans la neediness, c'est que tu ne prends pas tes décisions pour toi. Tu les prends par rapport aux autres.
Et seconde après seconde, année après année, tu dérives. Tu t'éloignes peu à peu de ton chemin, de cette personne que tu aurais pu devenir, de ton formidable potentiel.
Tu enterres tes rêves, comme un enfant enterrerait son animal préféré.
L'indépendance émotionnelle te propose une autre voie. Celle d'avancer sur ton chemin, celui qui te tient à coeur. Et de prendre en compte les autres, oui, mais jamais autant que tu ne prends en compte ton propre instinct.
Le chemin c’est le bon, il est sinueux c’est tout.
Mais il sera beau partout tant qu’il sera sincère.
Ben Mazué, Passager
Quand tu es indépendant·e émotionnellement, ton principal souci devient d’incarner tes propres valeurs et désirs personnels. Tout simplement.
Parce qu'en devenant plus honnête avec toi-même, tu vas peut-être réaliser que telle ou telle chose dans ta vie ne te plaît pas. Que continuer par-là c'est trahir cet enfant en toi.
L'honnêteté, c'était la première phase.
Maintenant vient la phase de la congruence. À savoir aligner tes pensées, tes paroles et tes actes.
Ça demande du courage de sortir de la norme, de choisir un chemin qui s'éloigne du courant principal. Mais à la fin de ta vie... Qu'est-ce que tu regretteras le plus ?
Voici donc deux questions fondamentales pour ton alignement :
- Que fais ton toi idéal que tu ne fais pas aujourd'hui ?
- Et que fais-tu aujourd'hui que ton toi idéal ne fait pas ?
Tu n'as plus qu'à te mettre à l'ouvrage pour t'aligner avec ces réponses. Commence par des petits changements que tu peux tenir. Reste connecté·e à cette vision. Continue.
Ça inspirera le respect.
Les autres nous respectent en mesurant à quel point on vit en respectant nos propres valeurs et principes.
Certains te critiqueront. Surtout tes proches qui ne seront pas habitués à te voir évoluer ainsi. Mais plus tu avanceras, plus les critiques vont se tarir et les compliments fleurir.
Comme on dit :
Au début, les gens te demanderont pourquoi tu le fais.
Ensuite, ils te demanderont Comment ?
La magie de tout ça, c'est que c'est justement en avançant indépendemment de l'avis des autres que tu rencontreras les personnes qui te correspondent le plus :
Et si tu avançais sur ce chemin ?
Et si tu étais délesté·e du besoin de prouver que tu es digne d'être aimé·e ?
Et si tes relations étaient allégées du poids de tes attentes passées ?
Et si tu suivais tes rêves plutôt que ceux des autres ?
Et si tu t'en remettais à la réalité, que tu lui faisais confiance, que tu te lançais sur ton chemin ?
Je le répète, parce que c'est important :
Prends soin de toi,
C'est essentiel :
Pour toi, pour tes relations... pour le monde.