Pourquoi la « personnalité zèbre » n’existe pas : l’erreur des psys

Dans les nom­breux livres que les psys ont écrits sur les hauts poten­tiels, on retrou­ve un por­trait robot, un pro­fil de per­son­nal­ité zèbre qui décrirait le HP typ­ique
C’est d’ailleurs ce même pro­fil qui a inspiré le nom “zèbre”.

Mais il y a un prob­lème :

La per­son­nal­ité zèbre ne cor­re­spond pas si bien aux per­son­nes con­cernées…
Et elle pousse trop à la vic­tim­i­sa­tion.

Ce que j’écris dans cet arti­cle vaut aus­si pour les hyper­sen­si­bles.


Les zèbres aussi peuvent être cons

Sor­ry…

Le gros prob­lème avec la per­son­nal­ité zèbre, c’est que beau­coup de per­son­nes testées avec un QI de 130 ou plus ne se recon­nais­sent pas dans sa descrip­tion :

  • Très sen­si­ble
  • Idéal­iste
  • Ultra empathique
  • Éparpil­lé
  • Généreux
  • Hum­ble
  • Et j’en passe…

Le pau­vre petit bout de chou est la cible des manip­u­la­teurs et autres per­vers nar­cis­siques, il n’est qu’un pau­vre ange descen­du sur Terre, et les autres sont si méchants avec lui

Bref, ça invite à la vic­tim­i­sa­tion.

Soyons clairs : 

Par­mi les zèbres aus­si, il y a des cons, des pré­ten­tieux, des manip­u­la­teurs, et même des per­vers nar­cis­siques.

Je le sais pour la sim­ple et bonne rai­son que je suis zèbre (validé par un test de QI), je cor­re­spond plutôt bien à la “per­son­nal­ité zèbre” décrite juste avant… Et pour­tant il m’ar­rive encore d’être un con pré­ten­tieux.

La per­son­nal­ité zèbre décrit mal la majorité des hauts QI parce qu’elle est soumise à une grosse erreur de la part des psys…


L’erreur des psys : le biais d’échantillonnage

La per­son­nal­ité zèbre vient de psys qui ont écrit des livres sur le sujet. Je pense notam­ment au plus con­nu : le fameux livre Trop intel­li­gent pour être heureux de Jeanne Siaud-Facchin. Au pas­sage, j’ai beau être cri­tique, j’aime quand même beau­coup ce livre.

C’est dans ce livre qu’elle a pop­u­lar­isé le con­cept de zèbre, un terme qu’elle a inven­té. Elle décrit le pro­fil des zèbres, ces per­son­nes sur­douées qui, con­tre toute attente souf­frent de leur fonc­tion­nement.

Mais com­ment est-elle arrivée à ce por­trait robot ?

Eh bien tout sim­ple­ment en faisant la syn­thèse de tous les patients “sur­doués” qu’elle a suivi.
Sauf que ces patients sont venus la voir comme n’im­porte quelle per­son­ne qui va voir un psy :
Parce qu’ils souf­fraient.

La per­son­nal­ité zèbre décrit donc le por­trait des sur­doués qui souf­frent.

Elle décrit cer­tains zèbres, mais pas tous.
Elle ne décrit pas ceux qui vivent bien leur fonc­tion­nement.

C’est ce qu’on appelle un biais d’échan­til­lon­nage : on tire des général­ités sur une pop­u­la­tion à par­tir d’un échan­til­lon qui n’é­tait pas représen­tatif de cette pop­u­la­tion.

Schéma avec 2 bulles pour expliquer le biais d'échantillonnage. Une première bulle verte est inclus dans une plus grosse bulle bleue. La bulle verte représente les hauts potentiels qui souffrent (qui correspondent au soi-disant type de personnalité zèbre), et la grosse bulle bleue, qui représente tous les hauts potentiels, ceux qui souffrent et aussi ceux qui ne souffrent pas. Ce qui représente tous les types de personnalité.

On se dit donc que le haut poten­tiel est source de souf­france… Mais ce n’est pas si vrai.


C’est la “personnalité zèbre” qui fait souffrir, pas le zébrisme en soi

Même si bien sûr, le cerveau qui tourne à fond a son lot de déboires, je sou­tiens que ce sont les traits de per­son­nal­ité asso­ciés à la “per­son­nal­ité zèbre” qui font le plus souf­frir ceux qui y cor­re­spon­dent. Plus que leur haut QI et le fonc­tion­nement asso­cié.

Tu ne me crois pas ?

En quoi ces traits font souf­frir :

  • Idéal­iste -> quand on a de grandes attentes, on est facile­ment déçu
  • Ultra empathique -> quand le monde va mal, on souf­fre avec lui
  • Éparpil­lé -> quand on n’ar­rive pas à se fix­er, on souf­fre de ne pas trou­ver “sa voie” 
  • Généreux -> quand on est trop généreux, trop gen­til, on peut se faire avoir (et on attire les manip­u­la­teurs)
  • Très sen­si­ble -> pas besoin d’ex­pli­quer celui-ci 😉

Ce sont ces traits qui ont amené ces per­son­nes chez les psys, et ce sont les psys qui ont con­fon­du le zébrisme avec ces traits.

Une vraie car­ac­téris­tique com­mune à tous les hauts poten­tiels, c’est leur inten­sité. Leur per­son­nal­ité, ils l’in­car­nent à fond. Et donc pour couron­ner le tout, l’in­ten­sité et l’hy­per­sen­si­bil­ité de ces zèbres idéal­istes inten­si­fie leurs souf­frances liées à ces traits :

Ils incar­nent ces traits à 200%, ils en souf­frent donc à 200%…

Une grande idée que je défends à tra­vers ce site, c’est que ces prob­lèmes ne sont pas intrin­sèques au haut poten­tiel, ni même au type de per­son­nal­ité. Ils peu­vent être réso­lus. Il est facile d’en vouloir au monde pour nos souf­frances. Mais ce qui nous aidera vrai­ment à aller mieux, c’est agir pour les résoudre.

Je par­le de la vraie orig­ine du prob­lème dans un autre arti­cle : La vic­tim­i­sa­tion chez les zèbres.


Si tu con­nais le MBTI, tu auras peut-être remar­qué que la “per­son­nal­ité zèbre” ressem­ble en fait beau­coup à la famille des idéal­istes dans les 16 per­son­nal­ités du MBTI : les INFJ, INFP, ENFJ et ENFP. Ce n’est pas un hasard. J’en par­le dans la dernière par­tie de cet arti­cle.


Quelle est la vraie personnalité des hauts potentiels ?

Jeanne Siaud-Facchin était con­sciente du fait que son échan­til­lon était biaisé, et qu’elle ne pou­vait décrire que les zèbres qui souf­fraient. Mal­heureuse­ment, ce pas­sage a été large­ment oublié par le pub­lic et les médias…

En réal­ité, les HPI peu­vent être de tout type de per­son­nal­ité :

Schéma avec 2 bulles pour expliquer le biais d'échantillonnage. Une première bulle verte est inclus dans une plus grosse bulle bleue. La bulle verte représente les hauts potentiels qui souffrent (qui correspondent au soi-disant type de personnalité zèbre), et la grosse bulle bleue, qui représente tous les hauts potentiels, ceux qui souffrent et aussi ceux qui ne souffrent pas. Ce qui représente tous les types de personnalité.

Allez je remets ici mon petit sché­ma

Le haut poten­tiel est davan­tage un catal­y­seur de per­son­nal­ité qu’un type de per­son­nal­ité en soi. S’il y a bien une chose que les HPI ont en com­mun, c’est leur inten­sité : leur per­son­nal­ité, ils l’in­car­nent à 200% :

  • Un·e HPI avec une per­son­nal­ité intense sera encore plus intense
  • Un·e HPI avec une per­son­nal­ité mesurée sera intense dans sa mesure

Même si à la base, l’o­rig­ine du mot zèbre venait plutôt décrire les plus idéal­istes d’en­tre nous, je con­tin­uerai d’ap­pel­er TOUS les hauts poten­tiels des zèbres, parce que j’aime bien ce mot-là, parce qu’il est plus hum­ble.


Pour finir, par­lons peu, par­lons MBTI :

Le lien entre la personnalité zèbre et le MBTI…

Les idéalistes (en vert) du MBTI (16personalities.com) correspondent bien à la personnalité zèbre

La per­son­nal­ité zèbre, ce sont ces petits bon­shommes verts de 16personalities.com qui y cor­re­spon­dent le mieux…

Si tu con­nais le MBTI, aus­si con­nu comme le test des 16 per­son­nal­ités (image ci-dessus), eh bien sache que les HPI peu­vent être de n’im­porte quel type de per­son­nal­ité. Néan­moins, il y a quand même cer­tains pro­fils qu’on retrou­ve plus sou­vent : les explo­rateurs (xNxP) et les idéal­istes (xNFx).

Étrange­ment, ces types de per­son­nal­ité ressem­blent beau­coup à la per­son­nal­ité zèbre que décrit Jeanne Siaud-Facchin.
Ce sont aus­si des per­son­nal­ités qui ont un fonc­tion­nement atyp­ique, par­fois décalé avec la société, et qui peut donc être source de souf­france. Les mêmes souf­frances décrites dans la per­son­nal­ité zèbre.

Coïn­ci­dence ? 

Je ne pense pas.

Je dévelop­perai cet idée dans un prochain arti­cle sur le Haut poten­tiel et le MBTI 😉


Et pour ren­dre à César ce qui est à César, c’est un arti­cle du superbe site L’Antre de la Chou­ette qui m’a ouvert les yeux sur le sujet. J’ai vul­gar­isé plusieurs de ses idées dans cet arti­cle. Au pas­sage, elle écrit des arti­cles pas­sion­nants et pro­fonds sur la douance, l’autisme, le MBTI et l’en­néa­gramme.

Si ça t’in­téresse de creuser, voici mon inspi­ra­tion pour l’ar­ti­cle que tu viens de lire : L’im­pos­ture de la per­son­nal­ité sur­douée

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Loïc

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