Les 5 principes généraux du haut potentiel pour sortir des clichés

Dans cet arti­cle, tu décou­vri­ras les cinq principes généraux du haut poten­tiel défi­nis par la psy­cho­logue Car­olyn Calla­han, qui per­me­t­tent d’abor­der sim­ple­ment la douance, dans toute sa com­plex­ité, en évi­tant les clichés. Pas mal, non ?

Le fonc­tion­nement haut poten­tiel intel­lectuel est com­plexe, et il est naturel de vouloir faire ren­tr­er les HPI dans de petite boîtes. Si c’é­tait si sim­ple ça m’arrangerait : ça serait infin­i­ment plus sim­ple à expli­quer.

Mais tous les hauts poten­tiels sont dif­férents entre eux. Il est donc dif­fi­cile de trou­ver un pro­fil type, tout sim­ple­ment parce qu’il n’en existe pas vrai­ment. On a repéré des car­ac­téris­tiques qui reve­naient sou­vent, mais pas sys­té­ma­tique­ment.

On ne s’in­téresse à la douance que depuis une cinquan­taine d’an­nées. On tatonne encore pour trou­ver une déf­i­ni­tion. Et surtout, beau­coup d’er­reurs, de sur-sim­pli­fi­ca­tions et d’idées reçues sont relayées à tort par les médias et les psy­cho­logues. Définir le haut poten­tiel est donc com­plexe :

  1. Les chercheurs et spé­cial­istes n’ar­rivent pas (encore) à se met­tre d’ac­cord sur une déf­i­ni­tion.
  2. Il est ten­tant de définir un pro­fil type, mais les HPI sont très dif­férents entre eux.
  3. Le pro­fil de la per­son­nal­ité sur­doué décrit par les psys ne cor­re­spond pas au HPI.

Le monde est ain­si fait : com­plexe.

Heureuse­ment que Car­olyn Calla­han est là. Elle est doc­teure en psy­cholo­gie éduca­tive et s’est spé­cial­isée dans les hauts poten­tiels. Pour mieux appréhen­der la com­plex­ité du fonc­tion­nement HPI et de son expres­sion, elle a émis les cinq principes généraux de la douance. Ceux-ci con­cer­nent à la base les enfants HPI, mais ils s’ap­pliquent égale­ment aux adultes. 

Les voici :


Les cinq principes généraux de la douance, selon Callahan

Les cinq principes généraux de la douance

Principe 1 — Chaque haut potentiel exprime les caractéristiques du HPI à sa façon, qui change au cours de sa vie

Ta façon d’être haut poten­tiel varie au cours de ta vie, selon tes expéri­ences et le tra­vail que tu fais sur toi. C’est pour cette rai­son qu’il est déli­cat de don­ner une liste de car­ac­téris­tiques figées, parce que ça peut enfer­mer cer­tains HP dans une vision figée d’eux-mêmes.

Il y a aus­si l’idée de plus en plus pop­u­laire que les HPI souf­frent for­cé­ment. Mais pareil, ça dépend des HPI, et ça peut évoluer au cours de leur vie : ceux qui souf­frent peu­vent tra­vailler sur eux et aller mieux… Heureuse­ment !

C’est aus­si pour cette rai­son que j’écris ce blog : avec du tra­vail, tu peux trans­former cer­taines car­ac­téris­tiques qui te font souf­frir… en forces. Mais bien sûr, ça demande des efforts bien placés, de la déter­mi­na­tion et de la régu­lar­ité. Ce n’est pas mag­ique

L’aspect posi­tif de la douance est donc un poten­tiel à révéler.

Bien sûr, cer­taines dif­fi­cultés ne par­tiront pas, comme pour tous les êtres humains : on a des défauts, cer­tains peu­vent être dimin­ués, d’autres enlevés, mais cer­tains ne par­tiront jamais. C’est l’im­per­fec­tion inhérente à la nature humaine, et c’est ok. La seule chose à faire dans ce cas est de chang­er notre regard sur ces “défauts” pour appren­dre à les appréci­er comme des car­ac­téris­tiques… En com­mençant par ne plus les appel­er des défauts.


Principe 2 — Les caractéristiques du HPI et leur expression dépendent de l’environnement dans lequel l’individu a grandi

Ce principe sous-tend le pre­mier :
Ta façon d’être haut poten­tiel intel­lectuel dépend de l’en­vi­ron­nement dans lequel tu as gran­di.

Selon cet envi­ron­nement, ton haut poten­tiel ne se dévelop­pera et ne s’ex­primera pas de la même manière qu’un autre HPI. Par exem­ple :

  • Cer­tains HP ont gran­di dans un envi­ron­nement sain qui pre­nait en compte leurs spé­ci­ficités et nour­ris­sait leurs besoins. En général, ils ont un fonc­tion­nement plutôt équili­bré.
  • D’autres ont gran­di dans des envi­ron­nements plus dif­fi­ciles, ont vécu plusieurs trau­ma­tismes émo­tion­nels, et ça a égale­ment influ­encé le développe­ment et l’ex­pres­sion des car­ac­téris­tiques de leur HPI. Ils ont sou­vent un fonc­tion­nement plus déséquili­bré, qui peut les faire souf­frir.

On peut égale­ment voir le haut poten­tiel comme venant d’un ter­rain géné­tique, et ensuite, selon si l’en­fant a été assez stim­ulé intel­lectuelle­ment ou non, en gran­dis­sant, les car­ac­téris­tiques du haut poten­tiel se man­i­fes­teront ou non.


Principe 3 — Chaque caractéristique du haut potentiel a son lot de positif et de négatif

Sous-enten­du, le haut poten­tiel n’a pas que du posi­tif. Mais pas que du négatif non plus.

1. Cer­taines car­ac­téris­tiques sont prin­ci­pale­ment néga­tives (même si on peut tou­jours trou­ver du posi­tif) :

  • La rareté du fonc­tion­nement intel­lectuel HPI (~2,3% de la pop­u­la­tion) entraine sou­vent un décalage et une soli­tude : “peu de gens me com­pren­nent vrai­ment”.
  • Les exi­gences démesurées envers soi-même et envers les autres font des HPI d’éter­nels insat­is­faits, et ce n’est pas en étant insat­is­faits qu’on est heureux…

2. D’autres sont prin­ci­pale­ment pos­i­tives (même si on peut tou­jours trou­ver du négatif) :

  • La grande mémoire à court et à long terme, la rapid­ité d’ap­pren­tis­sage per­me­t­tent de grandes facil­ités.
  • La rapid­ité et la qual­ité de raison­nement per­me­t­tent de trou­ver des solu­tions très vite, ce qui est quand même très cool.

3. Cer­taines enfin ont à la fois un aspect posi­tif et un aspect négatif :

  • Penser tout le temps entraine une grande capac­ité à trou­ver des idées, de l’autre ça entraine aus­si sou­vent de la rumi­na­tion, et une dif­fi­culté à prof­iter du moment présent ou à s’en­dormir le soir. J’ai eu la plu­part de mes idées d’ar­ti­cles en essayant de m’en­dormir… 😉
  • L’hy­per­sen­si­bil­ité per­met de ressen­tir très inten­sé­ment des émo­tions douloureuses comme la peur, la colère, la tristesse… mais aus­si ressen­tir de la joie très forte.
  • La rapid­ité d’ap­pren­tis­sage donne des facil­ités, mais on peut s’en­nuy­er vite et être impa­tient quand les autres ne vont pas à notre rythme, et on n’ap­prend pas for­cé­ment à tra­vailler à cause de nos facil­ités… ce qui peut nous retomber dessus plus tard.
  • L’hy­per­lu­cid­ité per­met de voir et com­pren­dre le monde tel qu’il est vrai­ment et ain­si pren­dre de meilleures déci­sions, mais ça peut aus­si être douloureux d’être seul·e à voir tout ce qui ne va pas.

Ton haut poten­tiel peut te don­ner de grandes facil­ités, mais chaque facil­ité a son lot de prob­lèmes. Chaque qual­ité a son défaut. À l’in­verse, chaque défaut a aus­si sa qual­ité.

-> En cher­chant à voir le posi­tif dans le négatif, on peut plus facile­ment accepter nos par­tic­u­lar­ités qui nous posent prob­lème.
-> En cher­chant et en repro­duisant les con­textes dans lesquels ces car­ac­téris­tiques s’ex­pri­ment de manière pos­i­tive et non pas néga­tive, on peut trou­ver un équili­bre plus sere­in.


Principe 4 — Le haut potentiel ne s’exprime pas à chaque instant, et tous les HPI n’expriment pas toutes les caractéristiques associées à la douance

Il y a 2 points impor­tants ici :

1. Le haut poten­tiel ne s’ex­prime pas tout le temps.
Ça implique une idée très impor­tante : si tu es haut poten­tiel, celui-ci ne te définit pas.
Toutes tes car­ac­téris­tiques ne sont pas dues au haut poten­tiel.
Il y a une par­tie de toi qui t’est pro­pre. Et tant mieux : cette dif­férence peut être une force.

2. Les hauts poten­tiels n’ex­pri­ment pas for­cé­ment toutes les car­ac­téris­tiques asso­ciées à la douance.
C’est pour ça qu’il est dif­fi­cile de don­ner un por­trait type et une déf­i­ni­tion :
Cer­taines car­ac­téris­tiques du por­trait robot ne cor­re­spon­dront pas à cer­taines per­son­nes, qui pour­tant seront bien hauts poten­tiels.


Principe 5 — Être haut potentiel ne rime pas forcément avec excellence ou réussite

Bon. Pour qu’on soit d’ac­cord, la réus­site au sens général est sub­jec­tive. On a tous notre pro­pre déf­i­ni­tion de la réus­site, et ce n’est pas for­cé­ment celle de la société. Réus­sir sa vie, c’est donc réus­sir selon ses pro­pres ter­mes.

Main­tenant, dans le con­texte de ce principe on par­le plutôt de réus­site “sociale”, au sens de la société, soit l’un des 3 :

  • Réus­site académique (faire de longues études, avoir des diplômes pres­tigieux)
  • Réus­site pro­fes­sion­nelle (avoir un job bien payé, de la recon­nais­sance, des respon­s­abil­ités)
  • Excel­lence, tal­ent ou exper­tise dans un domaine (devenir très doué·e dans un domaine : artis­tique, sportif, manuel ou intel­lectuel)

Les car­ac­téris­tiques du haut poten­tiel et un haut QI ne mèneront pas for­cé­ment au suc­cès académique ou pro­fes­sion­nel : cer­tains HPI réus­sis­sent très mal à l’é­cole, et n’ar­rivent pas à garder un tra­vail plus de 2 mois. Et pour ce qui est d’at­tein­dre l’ex­cel­lence, ça demande beau­coup de tra­vail et de per­sévérance, que tous les HPI ne seront pas prêts à fournir.

Le terme haut poten­tiel intel­lectuel sig­ni­fie sim­ple­ment qu’il y a un poten­tiel, pas que celui-ci est “atteint”. 

Main­tenant, est-ce qu’on a besoin d’at­tein­dre l’ex­cel­lence pour réus­sir notre vie ?
Est-ce qu’on doit envoy­er des fusées sur Mars pour révéler notre poten­tiel ?

Pas for­cé­ment. Tout dépend de notre déf­i­ni­tion de la réus­site.

  • Tant qu’on réus­sit selon nos pro­pres ter­mes.
  • Tant qu’on con­tribue au monde à notre manière.
  • Tant qu’on est heureux et que notre vie a du sens.
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Loïc

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